Le Groupe d'experts, qui réfère au Conseil de Sécurité, accuse le Rwanda d'avoir recruté et abrité certains des soldats mutins dirigés par le colonel Jules Mutebutsi et le général Laurent Nkunda, qui étaient impliqués dans la dernière vague de combats à l'est de la RDC.
Le rapport indique que "des caches d'armes [étaient] dissimulées dans les eaux du lac Kivu du coté de la RDC, près de zones de Bukavu récemment contrôlées par les mutins de Mutebutsi. Selon des témoignages locaux, les armes et munitions venaient du Rwanda par pirogues, de nuit, et étaient cachées dans l'eau, un morceau de bambou marquant leur emplacement". Le document conclut que "les violations commises par le Rwanda comprennent un support direct et indirect, à la fois en RDC et au Rwanda, aux troupes dissidentes de Jules Mutebutsi et Laurent Nkunda lors de leurs opérations militaires contre les FARDC [Forces Armées de RDC]".
Le rapport conclut que "cette assistance maintenue, qui comprend des livraisons d'armes et de munitions, continue à menacer la stabilité du gouvernement de transition et pourrait mener à une réouverture des hostilités et compromettre la stabilité de toute la région".
Cependant, contrairement à ce qu'ont affirmé des rapports de presse basés sur un brouillon officieux du rapport, le Groupe d'experts n'accuse pas le Rwanda d'avoir directement entraîné les dissidents. Selon l'un des experts du Groupe : "le Rwanda n'a pas entraîné les troupes de Mutebutsi, mais elles ont été aperçues dans des camps d'entraînement de l'armée rwandaise".
Protais Mitali, ministre rwandais de la coopération régionale, a décrit le rapport comme "une invention qui manque de preuves crédibles", et a accusé le document d'être partisan. "Nous n'avons pas de soldats en RDC, nous n'avons pas aidé, entraîné, ni recruté quelque groupe dissident de RDC que ce soit", a-t-il ajouté.
Le Rwanda a envoyé des troupes en RDC en août 1998 pour soutenir les rebelles congolais qui tentaient de renverser l'ancien président Laurent Kabila. Mais le Rwanda a officiellement retiré toutes ses troupes en juillet 2002, suite à un accord signé à Pretoria la même année. Le Rwanda maintient que la RDC n'a pas rempli son obligation d'arrêter et désarmer les milices hutues rwandaises, tenues responsables du génocide de 1994.
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