1. Accueil
  2. Africa
  3. DRC

Emeutes contre la MONUC après l’incursion de troupes insurgées à Bukavu

Des émeutes ont pris pour cible les locaux des Nations Unies jeudi matin à Kinshasa, suite à l’attaque mercredi par des soldats insurgés, de la ville de Bukavu, à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Des milliers de Congolais, menés par des étudiants, ont jeté des pierres sur les bâtiments du quartier général de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC), dans la capitale de la RDC. Les émeutiers protestaient contre l’insurrection de soldats dans la ville de Bukavu, qu’ils percoivent comme une défaillance de la part des troupes des Nations Unies dans la ville. Les troupes insurgées sont conduites par le col Jules Mutebusi et le gen Laurent Nkunda. Tous deux affirment défendre les ressortissants de leur ethnie Banyamulenge, des Congolais d’origine tutsie selon eux victimes de violences.

"Nous manifestons pour dire a la MONUC d'appliquer le chapitre VII [de la Charte des Nations Unies qui autorise la MONUC à utiliser la force pour le maintien de la paix] et laisser la transition congolaise aller aux élections," a dit Antoine Kabuya, un des étudiants qui manifestaient.

La MONUC et la police congolaise ont utilisé du gaz lacrymogène et tiré des coups de feu pour disperser les manifestants. Les émeutes se sont étendues aux villes de Lubumbashi, Kisi, Bukavu and Goma. Dans la capitale, les commerces et écoles étaient fermées jeudi, et les rues bloquées par des barricades enflammées.

Hamadoun Toure, porte-parole de la MONUC à Kinshasa, a fait part de deux morts et de plusieurs blessés dans la manifestation. Il a confié à IRIN que la MONUC n'est pas en mesure de commenter la situation à Bukavu pour l’instant. Mais selon lui, Bukavu n’était jeudi contrôlée par personne. Il affirme que le col Jules Mutebusi a accepté après des discussions avec la MONUC de cantonner ses troupes dans la ville.

Les émeutes de jeudi font suite à une apparition du Président congolais Joseph Kabila à la télévision, au cours de laquelle il a appelé le pays à se mobiliser et à faire face à l’insurrection de Bukavu, selon lui appuyée par le gouvernement du Rwanda. Anselme Enurunga, minister congolais de l’environnement, a dit à IRIN que le Rwanda avait envoyé 5000 soldats de l’Armée Patriotique Rwandaise, pour prendre Bukavu.

A Kigali, le ministre rwandais des affaires étrangères Charles Murigande, a dit à IRIN: "Nous n’avons jamais attaqué le Congo, et il est regrettable que le Président Kabila prenne cette position. Nous n’avons pas de troupes en RDC". Il a ajouté: "Je pense que les autorités congolaises n’ont pas pu maîtriser la rébellion au sein de l’armée et essaient de se servir du Rwanda comme bouc-émissaire".

A Bukavu, la MONUC affirme patrouiller dans les rues. La Croix Rouge locale a rapporté quatre morts pendant la nuit de mercredi à jeudi. Selon Lucia Alberghini, représentante d’OCHA à Bukavu, les pillages se poursuivaient jeudi matin.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join