"Il est reconnu que tous les albinos constituent une minorité et que nous sommes des personnes vulnérables," a déclaré M. Ayala.
"Au quotidien, dans les rues, dans les établissements scolaires, dans les services, bref partout, il y a comme un rejet. On ne compte plus les enfants albinos qui ont abandonné les bancs de l’école du fait des railleries et du comportement repoussant des autres élèves comme s’ils étaient des êtres inférieurs. J’ai été moi aussi victime d’une drôle d’injustice à l'université certainement à cause de mon albinisme. Alors que mon âge me donnait droit à la bourse, je n’ai pu l’avoir malgré les demandes insistantes adressées aux autorités. Je parie que j’aurais pu terminer mon cycle universitaire si j’avais bénéficié de la bourse comme d’autres élèves issus des familles démunies," a-t-il ajouté.
M. Ayala a indiqué, par ailleurs, qu’un de ses amis, albinos comme lui, n’arrive pas à obtenir un emploi à Pointe-Noire, capitale économique du Congo, depuis quelques années, en raison de son état.
"Pourtant, il a été un brillant étudiant et a pu obtenir une licence en histoire. Même les établissements scolaires privés ne veulent pas le prendre comme enseignant," a rapporté M. Ayala.
"Je crois qu’il serait une erreur que de voir seulement la carapace que nous portons. Il sied également de voir le contenu. Les albinos peuvent bien apporter quelque chose à la nation," a-t-il lancé.
M. Ayala a également souhaité que le gouvernement fasse de la lutte contre l’exclusion une priorité en faisant en sorte que les albinos accèdent gratuitement aux soins, aux consultations et à l’éducation.
Il avait aussi constater en février dernier à Yaoundé, lors du congrès mondial de l’albinisme que dans des pays comme le Gabon, le Cameroun et dans bien d’autres, les albinos vivaient les
mêmes problèmes.
D’après Ayala, la population albinos est estimée à 355. Brazzaville compte quelques 75 enfants albinos.
En dépit de tous les problèmes vécus par les albinos, six d’entre eux ont pu trouver une place dans l'administration publique congolaise. On en compte deux dans le secteur de la santé, un dans l’enseignement, un aux affaires étrangères, un à la recherche scientifique et un autre à la Présidence de la République en tant que conseiller spécial.
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