Le parlement de la République du Congo avait adopté le 2 mars dernier les conventions internationales sur les stupéfiants de 1961 et de 1971 sur les substances psychotropes, ainsi que celle des Nations Unies contre le trafic illicite des stupéfiants et des substances psychotropes de 1988.
Moïse Sola, ancien commissaire central de la police, enseignant de droit à l’Ecole nationale de la magistrature (Enam) s’est réjouit de l’engagement de la République du Congo.
Le Code pénal congolais ne disposait en effet que de deux textes réglementaires datant de la période coloniale. Il s’agissait notamment du décret du mois d'août 1929 portant interdiction de la culture du chanvre et réprimant son emploi comme stupéfiant et de celui d’avril 1932 réglementant la détention des substances dites vénéneuses.
L’adhésion aux trois conventions internationales va combler un vide juridique qui a été longtemps préjudiciable au pays.
"En adhérant, le Congo va bénéficier de la part des Nations Unies et d'autres organisations internationales, de l'appui nécessaire à la lutte contre le trafic illicite des drogues et substances psychotropes, de l'expertise internationale dans la formation des cadres dans les secteurs des douanes, de la police et de la santé," a souligné Dorothée Sianard, responsable du projet Drogue au ministère de la recherche scientifique.
Elle a néanmoins précisé que la République du Congo a l'obligation maintenant d'adopter une législation appropriée, de prendre des mesures administratives et policières et de coopérer non seulement avec les autres pays mais aussi avec les organismes de contrôle des drogues.
Selon l’étude réalisée par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC), la République du Congo est une plaque tournante dans la sous-région en matière de culture de stupéfiants, de consommation de cannabis et de substances psychotropes, ainsi que dans le trafic illicite international des drogues en provenance d’Asie et d’Amérique du sud, en direction des pays industrialisés.
"Le caractère de pays de transit fait de la République du Congo un relais idéal pour les trafiquants de drogue. Depuis 1997, 500 kg d’héroïne, 1339 kg de cannabis et de la cocaïne ont été saisis aux frontières," a révélé M. Opimbat.
Les guerres successives en République du Congo ont par ailleurs aggravé la consommation de drogue, a encore expliqué M. Opimbat.
Il est en outre notoire, a-t-il poursuivi, que le comportement bestial des belligérants durant les conflits est essentiellement dû à la consommation de drogue. Une pratique qui permet également de manipuler aisément les enfants sous emprise de cette drogue.
"Les autorités congolaises ont également intérêt à faire de la lutte contre la pauvreté une réalité car tant que les paysans ne pourront pas commercialiser des produits comme le cacao, le café, ils ne cesseront pas avec la culture du cannabis. De leur côté, les jeunes désoeuvrés verseront dans le trafic en absence d'emplois disponibles," a déclaré un participant lors de la rencontre.
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