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15.000 civils fuient les atrocités commises par les Mayï-Mayï

Au moins 15.000 personnes ont fui le village de Kitenge où des miliciens Mayï-Mayï ont tué plus de 100 civils et sept militaires depuis le début de l'année, ont déclaré mardi à IRIN des militants des droits de l'homme.

Kitenge est situé à 700 km au nord de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, dans le sud-est de la République démocratique du Congo.

Selon Bin Masudi, coordonnateur du Comité de défense des droits de l'homme basé dans cette province, ces 15.000 personnes vivent dans les localités voisines alors que certaines d'entre elles ont rejoint Lubumbashi.

"La population de Kitenge vit dans la peur et dans le traumatisme. Elle ne vaque plus à ses occupations habituelles car les Mayï-Mayï extorquent et pillent leurs biens. L'ONG, Médecins Sans Frontières France (MSF), a dû quitter le village à la suite des pillages des équipements sanitaires et humanitaires en novembre dernier.

Les autorités militaires ont confirmé ces tueries, mais les ont attribuées à un groupe de Mayï-Mayï dissidents.

"Ces Mayï-Mayï s'en prennent à la population. Ils ont, un dimanche, lancé une grenade dans une église en pleine messe et tué 25 personnes. Ils tuent des civils et ravissent leurs biens, leur coupent les doigts, les sexes et les cheveux. Ils ont même tué sept militaires et la femme d'un militaire qui voulait protester," a ajouté le général Dieugentil Mpia Nzambe.

Ces parties des corps humains leur servent de "gri-gri".

"Pour nous, c'est un groupe de bandits armés qui continuent à tuer, à piller la population et à violer les femmes. Nous ne pouvons en effet pas comprendre que des Mayï-Mayï continuent à agir de la sorte alors que le commandant suprême de l'armée a donné des instructions en vue de leur
regroupement et de leur intégration dans l'armée unifiée en formation," a déclaré à IRIN le général Mpia.

Selon lui, des milliers d'éléments Mayï-Mayï du Nord-Katanga sont déjà regroupés et attendent d'être intégrés dans la nouvelle armée.

Les anciens belligérants congolais font partis depuis juin dernier d'un gouvernement d'union nationale et d'autres institutions devant préparer le pays à des élections en 2005, après deux années de transition.

Le processus de réunification de différentes armées est en cours depuis l'installation de l'état-major de la nouvelle armée le 5 septembre 2003.

Des experts belges forment actuellement la première brigade de cette armée. Elle sera composée de 2.500 militaires.

Les militants des droits de l'homme ont dénoncé l'absence d'enquêtes concernant ces massacres à répétition depuis novembre dernier.

La mission des Nations Unies en RDC (MONUC) a néanmoins affirmé avoir envoyé à la mi-février une équipe multidisciplinaire chargée d'enquêter sur les faits.

"Nous avions reçu des informations sur ce massacre, mais nous attendons les résultats de l'enquête pour nous prononcer," a déclaré Hamadoun Touré, porte-parole de la mission.

Les autorités militaires congolaises avaient par ailleurs indiqué qu'une délégation d'officiers qui s'était rendue sur place pour négocier avec des Mayï-Mayï avait été prise en otage en janvier dernier par ceux-ci.

"L'autorité administrative avait dû payer une rançon 3.200 dollars US pour libérer les officiers qui se sont rendus sur place pour les recenser en vue de leur cantonnement. Nous ne comprenons pas ce qu'ils veulent," a affirmé le général Mpia.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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