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L'excision en recul en 12 ans de campagne

Le gouvernement du Burkina Faso a lancé une enquête d'envergure nationale pour savoir l'impact de 12 ans de campagne contre l'excision, et les premiers résultats sont extrêmement encourageants.

En 1992, au moment où la campagne contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF) était lancée, deux tiers de toutes les femmes de ce pays pauvre enclavé souffraient de ce rituel d'ablation de leur clitoris à l'âge de la puberté. D'autres blessures ont souvent été infligées et quelque fois la vulve était en partie cousue, avec une ouverture juste suffisante pour laisser passer les urines et les menstrues.

Cependant, les premiers résultats de la dernière étude nationale démontrent que dans certaines régions du Burkina Faso, la proportion de filles sujettes au MGF est tombée à justement un ou deux pourcent.

Le Comité National de Lutte contre la Pratique de l'Excision (CNLPE), a jusqu'ici rapporté les résultats de six des 45 provinces du Burkina Faso.

Ces dernières montrent que la circoncision féminine a été presque éradiquée de certaines parties du pays.

Toutefois, le rituel demeure en vigueur dans plusieurs villages pauvres, très conservateurs, fermement attachés à l'Islam, même si la coutume a été rendue caduque par la loi en 1996.

Ceux qui se livrent au MGF maintenant sont passibles de trois ans de prison et d'une amende de 1,500 dollars. Et ceux qui sont reconnus responsables d'avoir infligé des blessures conduisant à la mort par hémorragie ou autres complications médicales, peuvent être condamnés à dix ans d’incarcération.

La province de Sanguie dans l'Ouest avait un taux d'excision de 51 % au démarrage de la campagne, mais l'étude a révélé qu'en 12 ans ce taux est tombé à 1 %.

Dans la province de Ziro, dans l'Ouest, le nombre de filles sujettes à la circoncision féminine a chuté de 77 % à 2 %. Egalement à Mohoun, dans le Sud, il a baissé de 75,2 % à 3,1 %.

Dans la région de Oudalan à forte tendance musulmane, près de la frontière Nord avec le Mali, le taux d'excision est descendu de 97,9 % à 12,9 %.

"Après 12 ans d'intenses pressions, sensibilisations et formations, nous voyons une grande réduction dans les nombres en rapport avec les FGM. Les chiffres parlent d'eux-mêmes," a relevé Hortense Palm, la Secrétaire permanente du CNLPE.

"Nous pensons que certaines provinces sont à la traîne, mais un regard critique sur eux révèle que les gens là-bas ont pris des mesures irréversibles pour abandonner une pratique qui n'a aucune origine dans les livres religieux et encore moins dans les traditions," a-t-elle ajouté.

Cependant, même dans les zones rurales éloignées où les traditions ont pied, les progrès ont été faits.

A Nayala, dans le Nord-ouest, seule une fille sur 200 échappait au couteau il y a 12 ans. Aujourd’hui uniquement une sur trois filles dans la province continue d'endurer la douleur, l'hémorragie, la perte du plaisir sexuel et le risque de sérieux problèmes de santé engendrés par les MGF.

Au lancement de la campagne gouvernemental en 1992, le taux national d'excision s'élevait à 66,35 %. Les officiels du CNLPE ont déclaré qu'un chiffre beaucoup plus à la baisse devrait parvenir dans les prochaines semaines.

Le CNLPE comprend les chefs traditionnels et les leaders religieux tant au niveau national que provincial de l'organisation.

"Pendant longtemps, il y a eu une incompréhension des enseignements de l'Islam sur la circoncision féminine," a souligné l'imam El hadj Adama Sakande, un membre du Centre d'Etudes, de Recherches et de Formation Islamique (CERFI).

"Certains chefs religieux pensaient en toute ignorance que c'était dans le Coran...Mais les recherches ont montré qu'il s'agissait d'un fait social qui existait avant l'Islam et toléré par la religion," a-t-il ajouté.

Selon Sakande, bien que les chefs religieux ne s'étaient pas prononcés directement contre la pratique dans les mosquées, l'Islam avait au moins brisé quelques "barrières" en demandant aux fidèles de respecter l'intégrité physique des femmes.

Il a noté que les pays musulmans fondamentalistes comme l'Iran et l'Arabie Saoudite ne pratiquait pas les MGF.

"Un tel comportement dans ces pays et d'autres pays arabes aide à changer d'attitude ici, où le sujet est d'une grande sensibilité et doit absolument être abordé," a indiqué Sakande.

La majorité des écoles au Burkina Faso enseigne que l'excision est mauvaise et dangereuse dans le programme scolaire standard.




This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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