"Nous avons déjà reçu les billets d'avion, mais nous ne pouvons vous communiquer le lieu et la date de la rencontre pour assurer la sécurité de nos membres qui participeront aux négociations," a déclaré M. Habimana.
Le FNL a annoncé lundi la tenue de ses premières négociations avec M. Ndayizeye en janvier 2004. Cette prise de position représente un changement dans la politique de cette faction, le seul mouvement rebelle ayant refusé jusqu'à présent de rejoindre le processus de paix.
Le porte-parole du président Ndayizeye, Pancrace Cimpaye, a affirmé mardi à IRIN que la réunion se tiendrait dans les deux semaines à venir en précisant qu'il était trop tôt pour préciser le lieu de celle-ci.
Il s'agira d'une "rencontre amicale", sans médiateur, le représentant du FNL voulant rencontrer M. Ndayizeye en tête-à-tête, a précisé le porte-parole du FNL.
L'acceptation de négocier par le FNL a surpris beaucoup de Burundais. Le mouvement rebelle avait en effet toujours refusé d'entrer en négociation avec le gouvernement. Il souhaitait au contraire discuter avec la représentation politique et militaire tutsi du pays.
Les analystes ont expliqué le changement de position du FNL par les accusations pesant sur ce mouvement à la suite de l'assassinat le 29 décembre du nonce apostolique au Burundi, Michael Courtney. Le FNL avait toutefois rejeté toutes implications dans cette affaire.
La décision du FNL de rencontrer le président, a pour sa part continué le porte-parole du mouvement, n'est pas consécutive aux pressions de la communauté internationale.
"Nous ne subissons aucune pression, comme les gens le disent. Le chef de l'Etat a, à plusieurs reprises, souhaité nous rencontrer," a affirmé M. Habimana. "L'acceptation de négocier avec le président n'a rien à voir avec le meurtre de Monseigneur Courtney, parce que nous ne l'avons pas tué."
"Nous avons accepté de parler avec le président Ndayizeye en tant que père de la nation. Il disait vouloir savoir pourquoi le FNL refusait de négocier avec le gouvernement. Cette rencontre sera une opportunité de lui expliquer pourquoi nous n'avons pas rejoint le processus de paix; nous ne pouvions pas refuser cette offre."
Dans une déclaration lue lundi à la radio et à la télévision d'état, la présidence a décrit cette rencontre comme une étape importante vers la paix. La nouvelle position du FNL, a précisé le communiqué, sera aussi prise en compte par les bailleurs de fonds lors de leur forum les 13 et 14 janvier prochain à Bruxelles. "Cela va atténuer les hésitations de la communauté internationale à débloquer les fonds promis pour le Burundi," a déclaré la présidence.
Malgré la programmation de cette rencontre, le FNL n’a pas annoncé la cessation des hostilités. Cinq personnes ont été tuées lundi dans les quartiers est de Bujumbura à Gihosha, dans une attaque attribuée au FNL d’Agathon Rwasa.
M. Habimana a néanmoins démenti toutes responsabilités dans cette attaque. "Il est regrettable de continuer à voir des civils payer le prix de la guerre, mais nous ne laisserons pas le FDD [Forces pour la défense de la démocratie, un ancien mouvement rebelle] nous attaquer," a-t-il expliqué. "La cessation des hostilités ne dépendra pas uniquement du FNL mais de toutes les parties impliquées, incluant l'armée," a-t-il encore ajouté.
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