Congo (MLC) accusés d'avoir commis des actes de cannibalisme ainsi que d'
autres violations des droits de l'homme a commencé mardi dans la ville de Gbadolite, au nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), malgré l'absence des avocats de la défense n'ayant pas reçu l'autorisation de quitter Kinshasa.
« Le procès a, en fait, commencé, ce matin à 10 heures 30 [heure locale],
alors que les avocats étaient retenus par les autorités à Kinshasa, » a
indiqué à IRIN le chef du MLC Jean-Pierre Bemba mardi depuis Gbadolite. «
Nous espérons vraiment qu'ils pourront venir ici. »
Il a précisé que la justice est un pouvoir séparé de sa présidence, ajoutant qu'il ignore à ce jour si le procès se poursuivra normalement ou sera retardé.
Parallèlement, les avocats de Kinshasa attendus à Gbadolite pour défendre les prévenus ont exprimé leur frustration. « Les agents du commissariat général responsable du processus de paix nous ont empêchés d'embarquer à bord de l'avion de la MONUC [Mission de l'ONU en RDC], sous prétexte que nous ne disposions pas des documents de voyage nécessaires, » a indiqué à
IRIN à Kinshasa, Olivier Kilima, l'un des conseils.
Selon M. Kilima, un accord concernant les autorisations de voyage avait déjà
été conclu entre le gouvernement de Kinshasa et la MONUC.
« Selon la loi, lorsqu'un avocat reçoit une lettre d'un prévenu sollicitant une représentantion, si l'avocat doit se déplacer à l'intérieur des frontières de la République pour défendre l'accusé, la parole de l'avocat doit faire foi, » a expliqué M. Kilima, ajoutant que les autorités de Kinshasa n'ont pas tenu compte de ce fait.
Le gouvernement de Kinshasa a également interdit à la presse d'embarquer sur ce vol pour participer au procès, qui devait se tenir devant un tribunal
militaire du MLC, faction rebelle soutenue par l'Ouganda.
« Le MLC n'est pas autorisé à tenir un tel procès, » a déclaré le ministre
congolais de la Justice, Ngele Masudi, expliquant pourquoi il ne pouvait pas permettre aux avocats ni aux juges de Kinshasa de se rendre à Gbadolite. « Ce procès est une tentative d'évasion de la part de Jean-Pierre Bemba, »
a-t-il indiqué.
M. Bemba avait écrit au barreau de Kinshasa afin de solliciter la présence d'avocats pour la défense des 27 soldiers accusés d'avoir commis des violations des droits de l'homme dans les villes de Mambasa et de Komanda au nord-est de la RDC.
« Le Conseil de sécurité de l'ONU m'a fait savoir par écrit que les auteurs
des violations des droits de l'homme doivent répondre de leurs actes, » a
précisé M. Bemba.
Les 27 soldats ont été arrêtés après que la MONUC eut publié un rapport
préliminaire confirmant les accusations généralisées de cannibalisme contre
le MLC et son allié, le Rassemblement congolais pour la démocratie-National,
dirigé par Roger Lumbala.
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