La Guinée Bissau, petit pays d’Afrique de l’ouest, a besoin d’argent pour acheter les semences indispensables à la prochaine récolte, ainsi que du riz, de l’huile et du sucre, a déclaré à la presse Sola Inquilin na Bitchita, ministre de l’Agriculture.
Mais cette aide permettra également de reconstruire les digues protégeant les rizières des régions de Quinara et de Tomabali, et qui ont été détruites par les pluies diluviennes de l’année dernière. L’eau salée qui a donc pénétré dans les canaux d’irrigation a, pour la deuxième année consécutive, détruit les plants de riz.
Une équipe composée d’experts du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est actuellement sur le terrain afin d’évaluer la situation, ont déclaré les représentants de l’Etat.
A la pénurie alimentaire, due en partie à la mauvaise récolte de riz de l’année dernière, s’ajoute les difficultés que connaît la présente campagne de commercialisation de la noix de cajou. Avec une production annuelle de 80 000 tonnes, la Guinée- Bissau est le cinquième producteur mondial de noix de cajou et quatre paysans sur cinq s’adonnent à cette culture.
Mais tandis que la récolte d’avril-juin n’est pas encore arrivée à terme, les commerçants refusent d’acheter la noix de cajou aux producteurs au prix de 350 F CFA le kilo - un prix fixé par le gouvernement- prétextant l’effondrement des cours mondiaux de la noix de cajou. Cette année, le gouvernement a décidé d’augmenter les prix, une promesse qu’il avait faite aux agriculteurs lors de la campagne présidentielle.
Sur les 100 000 tonnes prévues cette année, seules 1 500 ont été achetées, soit moins de un pour cent, selon une source proche du ministère du commerce.
En conséquence, les agriculteurs ne disposent pas d’argent pour acheter des vivres et autres denrées alimentaires de base et certains bradent leur production à 150 ou 100 Francs CFA le kilo (soit 0,30 ou 0,20 dollars américains), une situation que Mama Samba Embalo, le président de l’association nationale de fermiers, qualifie de « vol pur et simple de la part des commerçants ».
Selon des informations provenant des régions de Quinaras et de Tombali, ainsi que des îles Bijagos, les paysans de l’ancienne colonie portugaise qui ne disposent plus de réserves de nourriture mangent des mangues vertes pour se nourrir. Généralement, les régions fertiles du sud de la Guinée-Bissau produisent plus de 70 pour cent des 100 000 tonnes de riz produites annuellement par le pays, selon la FAO.
Et, dans le nord du pays, proche de la frontière sénégalaise, les combats opposant les troupes bissau-guinéennes aux séparatistes sénégalais ont fait près 10 000 déplacés et désorganisé les récoltes.
L’agriculture est la principale activité de subsistance dans ce pays qui, selon l’Indice de développement humain de 2005, est le cinquième le plus pauvre au monde.
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