Lors de l’adoption de la loi de finances 2005 en janvier dernier, le gouvernement a institué une TVA de 19% sur tous les produits de première nécessité dont la farine, le sucre et le lait, ainsi que sur le montant des factures d’eau et d’électricité.
«Nous combattrons sans réserve ces mesures qui contribuent à détériorer le pouvoir d’achat du nigérien», a dit Kassoum Issa, porte-parole des organisateurs.
Selon les organisateurs, environ 20 000 personnes ont participé à une marche pacifique dans les rues de la capitale Niamey, située sur les rives du fleuve Niger. Les autorités n’ont fourni aucune indication sur le nombre des participants.
Pays sahélien et enclavé, le Niger se classe au deuxième rang des pays les plus pauvres au monde, selon les indicateurs de développement humain de l’Onu pour 2004. Plus de 60 pour cent de ses 11 millions d’habitants vivent avec moins d’un dollar par jour.
L’invasion des criquets de l’année dernière ainsi que le faible taux de pluviométrie ont entraîné des pénuries alimentaires.
Selon un fonctionnaire du ministère de l’agriculture, le Niger devra importer des centaines de milliers de tonnes de céréales en 2005 pour pallier la pénurie qui affecterait jusqu’à trois millions de personnes, selon les estimations du gouvernement.
«C’est une contradiction flagrante, parce que le gouvernement a fait de la lutte contre la pauvreté son cheval de bataille et il augmente le prix des produits consommés par les pauvres», a affirmé Boubacar, un fonctionnaire qui a pris part à la manifestation de mardi.
Mamadou, un résident de Niamey, se plaint d’une hausse de 10 000 CFA de sa facture mensuelle d’eau et d’électricité depuis le début 2005, même si son salaire n’a pas augmenté depuis sept ans. «Le gouvernement n’a aucune pitié», a-t-il déclaré.
Le salaire des fonctionnaires a été réduit de 10 à 30 pour cent en 1998 et n’a pas été révisé depuis.
Les organisateurs de la manifestation de mardi demandent l’abrogation de la TVA sur les produits de première nécessité et une revalorisation des salaires pour qu’ils soient majorés au coût de la vie. Le gouvernement n’a émis aucun commentaire sur les revendications des manifestants.
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