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La sélection d’IRIN : situation de la Syrie, crise des migrants et dialogue avec l’EI

Migrants begin the 60 kilometre trek from Skala Sykaminias to Mytilene. Locals who offer them lifts risk being charged with human smuggling. Greece. Giula Bertoluzzi and Eleonora Vio/IRIN
Voici la liste des lectures recommandées par IRIN. Chaque semaine, notre réseau mondial de correspondants spécialisés partage sa sélection d’articles de recherche, de podcasts, de rapports, de billets de blogues et d’articles de fond à ne pas manquer pour rester au fait de l’actualité mondiale en matière de crises. Nous signalons également les conférences importantes à venir, les publications de livres et les débats sur les politiques.

À lire : notre Top 5

Shifting the system [Changer le système]

En vue du Sommet humanitaire mondial qui aura lieu au mois de mai prochain, le réseau Start, un groupement de 24 grandes organisations non gouvernementales (ONG), présente sa liste d’objectifs. Il suggère quatre changements urgents pour améliorer les interventions dans un monde où les crises sont de plus en plus complexes. Ces quatre changements sont : la décentralisation favorisant les capacités de préparation et d’intervention au niveau local, la mise en place de nouveaux mécanismes financiers, l’évaluation et la réforme des principales organisations d’aide humanitaire et une plus grande redevabilité dans l’ensemble du système. Ce document permet de mieux comprendre certaines problématiques clés à l’approche de cet événement décisif qui se tiendra à Istanbul.

Combating compassion fatigue [Éviter la lassitude des donateurs]

La Syrie est sur le point d’être anéantie. Près de la moitié de sa population est déplacée et environ quatre millions de ses habitants ont besoin d’une aide humanitaire. Mais y prêtons-nous toujours attention ? Hugh Eakin et Alisa Roth mettent en lumière cette réalité peu réjouissante dans The New York Review of Books : « Aujourd’hui, le plus grand danger pour les réfugiés syriens est l’indifférence. » Selon les auteurs, les voisins de la Syrie manquent de ressources pour accueillir l’afflux incessant de réfugiés. Ils ferment donc leurs frontières. De plus en plus de Syriens fuient alors vers l’Europe et meurent souvent en route. Ceux qui restent dans leur pays survivent avec presque rien et risquent de se faire tuer par le groupe autoproclamé État islamique (EI). La guerre en est à sa cinquième année, mais l’aide humanitaire s’amenuise. Pour M. Eakin et Mme Roth, la dernière chose à faire est bien de tourner le dos aux Syriens.

Deciding who to aid in Syria [Décider qui aider en Syrie]

Comment le personnel humanitaire présent sur le terrain en Syrie décide-t-il de qui a réellement besoin d’aide ? C’est ce dilemme qu’analyse Rezan Hemo, coordonnateur sur le terrain des activités de la Bihar Relief Organisation, une ONG établie à Alep en 2011 pour réagir à la guerre civile sanglante qui déchire le pays. « La difficulté […] c’est de faire en sorte que ceux qui ont vraiment besoin d’aide (qu’elle soit matérielle ou non) soient suffisamment à l’aise pour l’accepter dignement », écrit-il dans son billet de blogue pour Humanitarian Practice Network. Pour éviter la « honte » et l’humiliation associées au fait de recevoir de l’aide, l’ONG Bihar cherche à mettre au point « des critères objectifs appliqués de manière transparente » et à « consulter la population locale » pour identifier qui doit recevoir de l’aide ou pour décider de distribuer de l’aide indistinctement à toutes les familles.

How to destroy a war economy [Comment détruire une économie de guerre]

« Tant qu’un conflit est profitable, il est difficile d’y mettre fin. » John Prendergast plaide vigoureusement pour que les pays remontent, dans le cadre de leur politique étrangère, la piste de l’argent tiré des atrocités commises en Afrique. Afin d’éviter que les chefs d’État corrompus aient recours à des intermédiaires — « des trafiquants d’armes, d’ivoire, d’or et de diamants » — pour tirer de juteux profits de la guerre, l’auteur de l’article a lancé le projet The Sentry en collaboration avec l’acteur George Clooney. Le projet vise à dénoncer les réseaux financiers insidieux qui bénéficient de la violence de masse. « Les politiques étrangères doivent s’employer plus ouvertement à orienter l’analyse coût-bénéfice en faveur de la paix plutôt que de la guerre », conclut-il.

10 truths about Europe’s migrant crisis [Dix vérités sur la crise des migrants en Europe]

Saviez-vous que les migrants de Calais ne représentent qu’un pour cent de ceux qui sont arrivés en Europe jusqu’à présent cette année ? Dans cet article populaire et démystificateur, Patrick Kingsley, du Guardian, cherche à faire la part des choses entre les faits et les peurs soulevées par la crise des migrants. « Le nombre de réfugiés au Royaume-Uni a baissé de 76 439 depuis 2011 […] en Grande-Bretagne, chaque demandeur d’asile ne reçoit que 36,95 livres pour vivre [et] 62 pour cent de ceux qui ont atteint l’Europe par bateau cette année venaient de […] pays déchiré par la guerre, par une oppression dictatoriale ou par l’extrémisme religieux. » L’une après l’autre, les statistiques discréditent certaines affirmations sensationnalistes, mais fausses, sur la migration vers l’Europe.

À regarder :

Why we don’t know what we don’t know [Pourquoi nous ne savons pas ce que nous ne savons pas]

Comment peut-on se fier aux données dont on dispose lorsqu’on étudie les violations massives des droits de l’homme ? Dans un exposé captivant présenté lors du Commencement Forum 2015 de la Claremont Graduate University, Patrick Ball, directeur du Groupe d’Analyse des Données de Droits de l’homme, affirme que « peu importe leur ampleur, les données concernant la violence sont toujours partiales ». Selon lui, le recours à des méthodes statistiques biaisées pour étudier des données de masse peut avoir de dangereuses conséquences. Ainsi, en raison du manque systématique d’analyse des données relatives au nombre des personnes tuées et aux raisons de ces assassinats pendant la guerre en Irak, nous n’avons réalisé que trop tard que Bagdad était le théâtre d’un nettoyage ethnique. Patrick Ball souligne pour finir l’importance d’effectuer des statistiques rigoureuses en procédant à des échantillonnages aléatoires et à des modélisations. « Quand vous avez un ensemble massif de données, [pensez à] ce qu’il vous manque », conclut-il.

À écouter :

Should we ever talk to ISIS? [Devra-t-on jamais dialoguer avec l’EI ?]

Dans le dernier volet de l’émission The Inquiry, du BBC World Service, quatre experts débattent de ce qu’il faudrait faire pour enrayer l’ascension de l’EI et de s’il faudrait pour cela dialoguer un jour avec ses leaders. Selon le père de James Foley, le journaliste américain décapité par l’EI il y a un an, les gouvernements finiront bien un jour par devoir dialoguer avec eux. Le pape François a quant à lui déclaré qu’il ne fermerait jamais la porte au dialogue. « Il n’y a pas de stratégie militaire pour les détruire. Il faut donc une stratégie politique et cela implique de leur parler », a dit Jonathan Powell, négociateur en chef dans le conflit en Irlande du Nord sous l’ancien premier ministre Tony Blair. Qais Qasim, journaliste à Bagdad et témoin direct des atrocités perpétrées par l’EI, n’est cependant pas du même avis. « On ne peut pas négocier avec des sauvages », a-t-il dit sans ambages.

Une publication d’IRIN :

La Turquie se sert-elle de l’EI comme prétexte pour combattre les Kurdes ?

La Turquie a repris sa campagne de bombardements contre l’EI le mois dernier, mais on peut se demander si le pays se sert du combat contre le mouvement islamiste comme prétexte pour s’en prendre aux séparatistes kurdes du PKK, ses ennemis de longue date. IRIN a vérifié les faits et les preuves sont accablantes : seuls neuf extrémistes de l’EI ont été tués jusqu’à présent dans des attaques, contre près de 400 combattants kurdes. Nombre d’Occidentaux considèrent l’EI comme le danger le plus immédiat pour la Turquie, mais les dirigeants au pouvoir à Ankara ne semblent pas être du même avis.

dv/ag-gd/amz 
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