IRIN, partenaire médiatique de la conférence AidEx cette année, propose ci-dessous un aperçu de la réunion des 13 et 14 novembre.
Des actions coordonnées
Depuis quelques années, le concept de résilience est considéré comme un pont qui relie les mondes de la gestion des risques de catastrophes, de l’adaptation au changement climatique et de l’aide humanitaire et du développement – un défi de taille, c’est le moins que l’on puisse dire. Pourtant, les agences humanitaires connaissent des divergences d’opinions sur le terrain. Les discussions à AidEx cette année traiteront des réalités de la programmation de la résilience et étudieront les possibilités de combler le fossé existant entre l’action humanitaire et l’action de développement.
Rainer Frauenfeld, conseiller principal des programmes de gestion des catastrophes du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), prendra la parole sur le thème de « l’importance et la nature interdépendante du développement durable et de la résilience ». Il a déclaré : « Les problèmes auxquels cette génération et les générations futures sont confrontées nécessitent une réflexion, un action et un apprentissage communs ».
Virginie Louis, chargée des relations avec les médias pour la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), également représentée à la conférence, a ajouté : « Il est aussi important d’admettre que le renforcement de la résilience communautaire ne peut pas être accompli par un seul acteur, et que des actions multisectorielles coordonnées sont nécessaires, aux niveaux communautaire, national et international ».
Dans l’optique de cette approche multisectorielle, un groupement de 19 ONG (organisations non gouvernementales) humanitaires va présenter un nouveau fonds, appelé Start Fund (fonds de démarrage) qui fournira « une aide impartiale aux communautés touchées par des catastrophes », a déclaré Tegan Rogers du Start Network. Il s’agit d’un fonds financé par de multiples donateurs qui prévoit la collaboration avec des secteurs autres que le secteur humanitaire, y compris des entreprises privées.
Un nouveau colonialisme ?
Quand le secteur de l’aide humanitaire cherche à bâtir des communautés résilientes, il entreprend souvent de renforcer les ONG locales et les premiers intervenants. Renforcer l’autonomie des acteurs locaux signifie décentraliser les structures de gouvernance du système humanitaire. Mais la décentralisation est-elle possible au regard des conditions généralement recommandées pour les opérations humanitaires, notamment la nécessité de respecter les principes, les normes et les pratiques qui dominent dans le secteur (telles que les normes Sphère) ? Sans ces conditions, sera-t-il possible d’établir un nouveau consensus sur les règles appropriées concernant l’action humanitaire, sans que ces règles ne soient imposées par des organisations internationales puissantes.
Dans le monde de l’humanitaire, certains pensent que la recherche même d’un consensus finira par conduire à l’imposition de normes perçues comme « occidentales ». Un véritable renforcement de l’autonomie des intervenants locaux ne peut être atteint qu’en acceptant divers types d’approches, fondés sur des contextes locaux différents, affirment-ils.
Ces questions seront débattues par l’équipe chargée des affaires humanitaires de l’ONG britannique Save the Children lors du débat d’experts qu’ils organisent, intitulé : « Un nouveau consensus ou un nouveau colonialisme ? ».
Un approvisionnement durable
Les Nations Unies, ainsi que d’autres organisations humanitaires, fournissent des milliards de dollars d’aide chaque année. Mais fournir cette aide peut affecter la pérennité de la production et de la consommation alimentaires. Par exemple, si une organisation humanitaire fournit de grandes quantités de maïs à une communauté qui compte de nombreux agriculteurs vendant déjà du maïs, cette aide peut provoquer un effondrement des prix du maïs local, appauvrir les agriculteurs et conduire à une plus grande insécurité alimentaire.
Cette année, AidEx proposera un débat sur l’approvisionnement durable. D’après la définition du Réseau achats du Comité de haut niveau sur la gestion des Nations Unies (HLCM PN), il s’agit d’un approvisionnement qui « combine des exigences, spécifications et critères qui sont compatibles et favorisent la protection de l’environnement, le progrès social et le développement économique, notamment par la recherche de l’efficacité des ressources, l’amélioration de la qualité des produits et des services et, enfin, l’optimisation des coûts ».
Par exemple, des programmes durables d’aide alimentaire pourraient prévoir un approvisionnement local en denrées alimentaires, ce qui réduirait les coûts d’expédition et soutiendrait les industries locales, tout en fournissant une aide à ceux qui en ont besoin.
Niels Ramm, spécialiste de l’approvisionnement et chef de projet pour UN Global Marketplace, le portail des Nations Unies consacré aux marchés publics, examinera cet aspect. « Bien qu’il n’y ait pas de mandat officiel sur l’approvisionnement durable pour l’instant, de nombreuses agences cherchent à intégrer des considérations de développement durable dans leurs processus d’approvisionnement. Les organisations sont toujours à différentes étapes de ce processus d’intégration », a-t-il expliqué.
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