« Le manque d’informations adaptées et l’approche axée sur les réponses d’urgence font que les communautés subissent les effets du changement climatique. Nous devons nous concentrer davantage sur les moyens pour les communautés de résister au changement climatique. Renforcer la résilience est le bon choix », a déclaré à IRIN Victor Orindi, conseiller en matière de changement climatique au ministère d’État pour le développement du Nord Kenya et des autres terres arides.
Les éleveurs du Kenya sont régulièrement confrontés aux effets dévastateurs de la sécheresse, de la mort du bétail, de la perte des moyens de subsistance et des conflits pour le contrôle des ressources.
Prévisions météorologiques
Un projet d’adaptation au changement climatique a été lancé à Garbatulla, dans la commune d’Isiolo à l’est, peuplée principalement par des éleveurs.
Financé grâce au fonds d’adaptation au changement climatique et développé par l’Institut international de l’environnement et du développement (IIED) et le Département météorologique du Kenya, le projet va permettre la création d’une station de radio qui émettra des bulletins météorologiques dans les langues locales.
« Les éleveurs forment le groupe le plus défavorisé du Kenya. La majorité est illettrée, incapable de lire les journaux et de comprendre les langues employées par l’ensemble des stations de radio et de télévision… [qui] sont aussi les médias utilisés pour informer les Kenyans sur le changement climatique », a déclaré à IRIN Mumina Bonaya, responsable de la mobilisation communautaire pour l’ONG (organisation non gouvernementale) Resource Advocacy Programme (Programme de préservation des ressources).
La station de radio, appelée Badada FM, devrait réunir près d’un million d’auditeurs au sein des communautés Borana, Gabra, Samburu, Somali, Turkana et Rendile du Nord Kenya. La station de radio communiquera des avis de sécheresse et d’inondations, ainsi que des informations sur le changement climatique.
« Notre projet communal de résilience au changement climatique, le premier du genre au Kenya, mobilisera les ressources, les chercheurs et la technologie moderne. Nous avons changé de démarche et rapproché les éleveurs des localités [villages] des institutions clés au niveau national et international », a déclaré Mme Bonaya.
Grâce à des commissions locales, les communautés peuvent identifier des initiatives qui leur semblent prometteuses et demander à ce qu’elles soient financées. Des projets similaires sont en cours dans cinq localités de l’est et du nord du Kenya.
Renforcer l’autonomie des communautés
Jo Abbot, directrice adjointe du Département britannique pour le développement international (DFID) au Kenya, a déclaré que les défis relatifs au changement climatique pouvaient être relevés en utilisant la technologie et en tenant les communautés informées des conditions climatiques. Mais la diffusion des prévisions météorologiques via les médias numériques, la presse écrite et la télévision signifie que les personnes comme les éleveurs n’ont pas accès à ces informations. Et les informations disponibles manquent souvent de précision.
« Notre système de diffusion n’est pas accessible à tous les utilisateurs. Ceux qui reçoivent les informations ont besoin de détails tels que la quantité exacte des précipitations, les dates de début et de fin et cela est absent des prévisions », a déclaré Ayub Shaka, responsable du Département météorologique du Kenya.
Cependant, renforcer l’autonomie des communautés grâce à la résilience et aux programmes d’alerte précoce améliore les mécanismes de survie des éleveurs et pourrait s’avérer plus efficace que de financer des programmes d’urgence, d’après les experts.
« Prévenir [les catastrophes] et renforcer l’autonomie des communautés d’éleveurs grâce aux informations ne coûte pas cher… Les chercheurs comme les bailleurs de fonds en bénéficieront [puisque] la famine, les maladies, la perte du bétail ou des sources de revenus ainsi que les conflits coûtent très cher et ont un impact sur l’éducation, le secteur de la santé et les plans de développement », a déclaré à IRIN Daoud Tari, directeur du projet Resource Advocacy Programme.
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