Ainsi, plus de 80 000 cultivateurs de cacao ivoiriens (et quelque 36 000 cultivateurs du Ghana voisin) se sont engagés dans le programme de certification Rainforest Alliance, qui encourage les producteurs à mettre en ouvre des pratiques de gestion agricoles et environnementales afin de maintenir la production à long terme.
« Autrefois, nous brûlions les champs avant de planter, mais on nous a dit que ce n'était pas bien, alors nous ne le faisons plus, nous utilisons uniquement les machettes pour préparer les champs », a dit Olivier Abeyao, un cultivateur d'Abengourou, ville de l'est de la Côte d'Ivoire. Il a expliqué qu'il utilisait moins de pesticides et qu'il plantait 10 à 18 arbres par hectare pour procurer de l'ombre aux plants de cacao.
Les cultivateurs certifiés ont établi des relations avec les exportateurs de cacao et les fabriques de chocolat qui financent leur formation et achètent leur production. Les sociétés perçoivent un pourcentage des primes que les cultivateurs reçoivent grâce à la vente de cacao certifié.
Le recours au travail des enfants, la déforestation et les faibles revenus des cultivateurs constituent les principales inquiétudes des consommateurs de cacao, selon Rainforest Alliance.
Selon Cocoa Barometer, un réseau européen d'organisations non gouvernementales (ONG) et de syndicats du secteur du cacao, la demande des consommateurs, l'amélioration de la réputation de la marque et la transparence de la chaîne d'approvisionnement sont quelques-uns des facteurs qui conduisent les entreprises à acheter du cacao certifié.
La production mondiale de cacao certifié a été multipliée par quatre entre 2009 et 2011 pour s'élever à 474 000 tonnes en 2011 et elle devrait atteindre 2,2 millions de tonnes d'ici 2020, selon Cocoa Barometer.
La Côte d'Ivoire est le premier pays producteur de cacao au monde (35 pour cent de la production mondiale). Le cacao est produit par quelque 900 000 cultivateurs et fait vivre 3,5 millions de personnes. La récolte 2011-2012 a permis de produire environ 1,5 tonne de cacao.
Jusqu'à deux millions de ménages d'Afrique de l'Ouest vivent de la production de cacao et plus de 20 millions d'habitants des pays d'Afrique de l'Ouest dépendent de l'industrie du cacao, mais bon nombre de cultivateurs vivent dans une pauvreté profonde.
« L'objectif de Rainforest Alliance est de créer de la valeur pour les communautés productrices de cacao grâce à l'amélioration des pratiques de gestion agricole, y compris la productivité et la résilience au changement climatique, au renforcement des organisations de cultivateurs et au soutien apporté aux partenaires locaux », a dit à IRIN Éric Servat, directeur du programme cacao chez Rainforest Alliance.
« Outre le fait de prendre soin de notre environnement et de notre santé, nous bénéficions d'une prime, ce qui est positif pour nous », a dit M. Abeyao, ajoutant que le montant de ses primes a atteint 150 000 francs CFA (300 dollars) pour la récolte 2011-2012, qui a pris fin en septembre 2012.
« Le cultivateur reçoit un meilleur salaire en réalisant un meilleur travail. C'est satisfaisant », a dit Théodore Guetat, directeur d'une coopérative de cacao qui regroupe 1 100 cultivateurs d'Abengourou. « La qualité de notre production est bien meilleure ».
Un nombre croissant de cultivateurs sont prêts à produire du cacao certifié, a indiqué M. Guetat. « Si votre production n'est pas certifiée, vous ne savez pas si vous pourrez vendre votre cacao à l'avenir », a-t-il dit.
Pas assez d'acheteurs ?
Des cultivateurs ont dit à IRIN qu'ils avaient des difficultés à trouver des acheteurs pour leur cacao certifié. « Si vous ne signez pas de contrat avec une société internationale, vous risquez d'avoir des difficultés à vendre votre récolte », a dit Leon Edoukou Adou, cultivateur de cacao et dirigeant d'une coopérative certifiée à Abengourou.
« Nous n'avons pas trouvé d'acheteur, donc nous avons été obligés de vendre nos fèves de cacao comme s'il s'agissait de fèves normales, non pas de fèves certifiées », a dit M. Adou, dont la production est certifiée par Fairtrade, une autre société de certification.
M. Servat a indiqué qu'il était difficile d'atteindre les cultivateurs qui ne font pas partie des coopératives et les propriétaires de petites plantations. Des cultivateurs ont donc été formés aux méthodes d'agriculture durable et ils ont à leur tour formé ceux de leurs collègues qui ne sont pas certifiés.
Les cultivateurs qui travaillent avec Rainforest Alliance et UTZ, une autre société de certification, vendent leur production aux exportateurs ou aux fabriques de chocolat dans le cadre d'accords négociés avec les sociétés de certification.
om/ob/cb-mg/amz
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions