Madagascar compte 192 espèces de palmiers uniques au monde. Les communautés s’en servent pour construire des maisons – confection de toitures et bois d’œuvre – ainsi que fabriquer des ustensiles de tous les jours et des médicaments.
William Baker, président du Groupe de spécialistes des palmiers de l’IUCN et directeur des recherches sur les palmiers aux Jardins botaniques royaux de Kew à Londres, a dit à IRIN que les cœurs de palmier constituent une source de nourriture « importante » dans le monde.
« Pour les communautés des zones reculées, rurales, les cœurs de palmiers constituent une source d’alimentation très importante – et ils sont gratuits. Je ne sais pas s’il y a un lien avec la réduction des sources de nourriture, mais dans les régions reculées où les terres ou les pratiques agricoles ne sont pas adaptées, les cœurs de palmiers représentent un complément important », a-t-il dit.
Le cœur de palmier est pauvre en graisse et riche en fibres, et constitue une source de protéines, de potassium, de vitamine C, de calcium, de fer, de magnésium, de manganèse et de zinc.
Perte d’habitat
« Nous nous trouvons donc dans un cercle vicieux où les gens menacent les palmiers et la disparition des palmiers remet en cause les moyens de subsistance » |
À Madagascar, les taux de pauvreté augmentent depuis 2009, année où le président réélu Marc Ravalomanana a été renversé par Andry Rajoelina avec le soutien de l’armée. Plus de trois quarts des 20 millions d’habitants du pays vivent aujourd’hui avec moins de un dollar par jour, selon les chiffres fournis par le gouvernement, contre 68 pour cent avant le coup d’État. Dans les zones rurales, les taux de pauvreté seraient supérieurs à 80 pour cent.
Menacés et en voie de disparition
Une espèce de palmier, Ravenea delicatula est « en danger critique d’extinction », selon l’IUCN. Elle ne se « trouve que sur un seul site, mais celui-ci n’est pas protégé et il est menacé par le défrichage de la forêt par les populations locales, en vue de la culture du riz, ainsi que par la prospection minière à la recherche de minéraux et de pierres précieuses, notamment de rubis ».
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« La plupart des palmiers de Madagascar poussent dans les forêts humides de l’est de l’île, qui sont déjà réduites à un moins d’un quart de leur étendue d’origine et qui continuent de disparaître », a dit M. Baker.
« Les chiffres relatifs aux palmiers de Madagascar sont vraiment terrifiants, notamment parce que la perte des palmiers porte atteinte à l’exceptionnelle biodiversité de l’île mais aussi à sa population », a déclaré Jane Smart, directrice mondiale du groupe de conservation de l’IUCN. « On ne peut pas fermer les yeux sur une telle situation ».
L’épuisement des palmiers de Madagascar « risque d’avoir un impact important sur le réseau écologique. La dégradation des forêts engendrée par l’exploitation forestière, etc. est un véritable problème pour les palmiers, car ils sont vulnérables au moment de la plantation, et la plupart germeront et pousseront seulement sous une canopée », a dit M. Baker.
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