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Les habitants des montagnes “négligés”

A young boy walks to school in Jumla, a remote mountain district in western Nepal. Access to education in Nepal's remote mountainous regions remains a challenge David Swanson/IRIN
Les besoins de millions d’autochtones vivant dans les montagnes du Népal sont ignorés, ce qui met en danger leur sécurité alimentaire et les empêche de progresser économiquement, expliquent activistes et experts.

« Les populations des montagnes du Népal sont plus mal loties en termes de pauvreté totale, c’est à dire la pauvreté alimentaire et non alimentaire, » a indiqué Jean-Yves Gerlitz, co-auteur d’une étude récente sur la pauvreté dans les montagnes et chercheur en statistique au Centre international pour le développement intégré des zones de montagnes (ICIMOD), une organisation intergouvernementale régionale basée à Katmandou, la capitale.

En étudiant l’Enquête sur les niveaux de vie au Népal (NLSS) menée en 2003-2004 par le gouvernement, les auteurs se sont rendu compte que 40 pour cent des 12 millions de Népalais habitant les zones montagneuses et les collines vivaient sous le seuil de pauvreté (91 dollars par an), par comparaison avec la moyenne nationale des personnes vivant sous ce seuil, qui est de 31 pour cent sur une population de 29 millions.

Le Népal se divise en trois zones géographiques : les montagnes du nord, les collines du centre et les plaines méridionales, chaque zone s’étendant de façon longitudinale d’un bout à l’autre du pays. La population est inégalement distribuée entre ces zones : la moitié réside dans les plaines, 43 pour cent dans les collines et seulement 7 pour cent dans les montagnes.

Alors que les données de l’enquête NLSS de 2011 révèlent un déclin du taux national de pauvreté – qui est actuellement de 25 pour cent – les populations autochtones des montagnes continuent à vivre plus mal.

Selon ICIMOD, quand on les compare avec celles qui vivent dans les plaines, les communautés des montagnes et des collines ont moins souvent accès à des sources « améliorées » d’eau de boisson salubre ou à l’électricité et vivent à plusieurs heures des réseaux routiers, des marchés et des services financiers.

La difficulté du terrain « aggrave les problèmes d’accès aux services essentiels tels que la santé, l’éducation et le soutien aux moyens de subsistance, » souligne le rapport.

Les ménages sont plus susceptibles d’être sous la responsabilité d’un membre de la famille sans éducation formelle ; étant donné que les jeunes partent davantage de chez eux pour chercher du travail dans les centres urbains ou à l’étranger, ce sont souvent les femmes, les enfants et les personnes âgées restés sur place qui doivent faire le travail, a expliqué M. Gerlitz.

Une planification générale – Des besoins spéciaux

Les plans et les stratégies de développement au niveau national concernent le pays dans son ensemble mais ne tiennent pas compte des besoins spécifiques des populations montagnardes, a déclaré Kiran Hunzai, analyste de la pauvreté pour ICIMOD et co-auteur du récent rapport de l’agence.

Ceci est également vrai des mesures et programmes nationaux qui ont été développés pour lutter contre le changement climatique, a dit Ang Kaji Sherpa, secrétaire-général de l’organisation non gouvernementale (ONG) Nepal Federation of Indigenous Nationalities (NEFIN, la Fédération népalaise des nationalités autochtones), basée à Katmandou.

Les groupes autochtones n’ont pas été consultés quand le Programme d’action national pour l’adaptation (PANA) au changement climatique a été écrit, malgré leur vulnérabilité croissante à des conditions météorologiques erratiques, a indiqué M. Sherpa au cours de la conférence internationale qui a rassemblé à Katmandou les pays de montagne [de la région himalayenne] en avril 2012.

Dans les dernières années, le gouvernement népalais a aussi réservé de vastes zones dans un but de conservation ou de reforestation, en déplaçant des groupes importants de populations locales qui n’ont pas eu leur mot à dire, a ajouté M. Sherpa.

« Ils ont été obligés de s’en aller et leurs moyens de subsistance ont été affectés. Tout cela devrait être pris en compte quand le Népal met en place ses mesures d’adaptation ou d’atténuation. »

Batu Uprety, secrétaire technique adjoint au ministère de l’Environnement, de la Science et de la Technologie, a maintenu que des représentants des communautés autochtones avaient participé à une consultation publique sur le PANA ; la pauvreté dans les montagnes, a t-il expliqué à IRIN, n’est pas due à la négligence, mais plutôt à la difficulté du terrain.

Mme Hunzai d’ICIMOD a fait remarquer que toutes les communautés montagnardes ne sont pas touchées par l’isolement.

Un récent rapport de l’ONU recommande que l’accent soit mis davantage sur le développement des zones de montagne.

« Couvrant environ un quart de la surface terrestre mondiale, les montagnes pourvoient directement à la subsistance de quelque 12 pour cent de la population du globe, et fournissent aussi des biens et des services essentiels à plus de la moitié de l’humanité, » ont souligné les auteurs du rapport.

sm/pt/he-og/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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