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Les enfants déplacés en difficulté

« Quand est-ce qu’on pourra rentrer à la maison ? ». C’est le refrain continuel de Furma Lama. La fillette, âgée de 10 ans, est déplacée depuis huit ans, depuis que sa famille a fui la région de Ramechhap, 100 kilomètres à l’est de la capitale, de crainte de tomber en proie aux anciens rebelles maoïstes.

Les rebelles, qui les avaient accusés d’être des espions à la solde du gouvernement, avaient pris possession de leur ferme et de leur bétail, ne leur laissant aucun moyen de subsistance et forçant la famille à partir s’installer à Katmandou pour y trouver du travail et de l’aide. Mais les parents de Furma, qui travaillent comme salariés journaliers dans des usines et sur des terrains de construction locaux, gagnent à peine deux dollars par jour.

Furma et ses quatre frères et sœurs sont donc contraints de dormir à même le sol glacé, de se partager les mêmes vêtements et de ne prendre qu’un seul repas par jour. « Il n’y a jamais assez à manger. Nous mangeons moins ces jours-ci, pour pouvoir économiser en prévision des mois à venir », a confié son jeune frère Gautam.

Une situation de plus en plus grave pour les enfants  

Bien que le conflit armé qui avait dévasté le pays pendant dix ans se soit terminé en 2006, plus de 50 000 personnes déplacées, dont un grand nombre d’enfants, ne peuvent toujours pas retourner dans leurs villages, de peur d’être la proie des anciens rebelles et parce que ceux-ci refusent de leur rendre leurs terres agraires. 

« ...La plupart des enfants déplacés ont besoin d’une aide humanitaire. Or, ils sont malheureusement ignorés.... »
Des milliers d’enfants déplacés comme Furma et Gautam vivent encore dans des conditions difficiles, avec leurs parents, sans le sou, ou les membres de leurs familles, dans la capitale ou d’autres villes.

« La plupart des enfants déplacés ont besoin d’une aide humanitaire. Or, ils sont malheureusement ignorés », a déclaré à IRIN Karna Bahadur Shahi, défenseur des droits de l’enfant, qui dirige un refuge pour orphelins et enfants déplacés. « Ils vivent dans une situation très grave, surtout dans la capitale, où il est plus difficile d’obtenir de l’aide », a ajouté M. Shahi, expliquant que la plupart des organisations humanitaires lui avaient fait savoir que leurs programmes étaient plus axés sur les zones situées hors de la capitale. 

Aujourd’hui, M. Shahi demande de l’aide au nom des enfants déplacés par le biais de groupes religieux, à la fois chrétiens et hindous. Son équipe sollicite aussi régulièrement les ménages de la capitale pour obtenir des vivres et des vêtements. 

Besoin d’aide dans le domaine de l’éducation

« Le gouvernement devrait au moins faire preuve d’un peu de sensibilité face au sort des enfants déplacés », a estimé Gopal Bahadur Shah, défenseur des droits des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) au Maobadi Pirit Rastriya Sangharsa Samiti, comité national des familles déplacées par le conflit. « Il devrait lancer des programmes éducatifs afin qu’ils puissent aller à l’école régulièrement », a-t-il recommandé.

Pourtant, d’après plusieurs représentants des autorités publiques, qui ont requis l’anonymat, le problème provient du manque d’informations actualisées dont on dispose pour y voir plus clair sur la situation des enfants déplacés. Les enfants déplacés étant dispersés aux quatre coins de la capitale, il est en effet difficile de mener des recherches à leur sujet, à en croire les organisations humanitaires.

[Nepal] A young boy in Kathmandu, living close to the capital's  Bishnumati river. [Date picture taken: 03/15/2006]
Photo: David Swanson/IRIN
Dans les zones urbaines du pays, l’avenir s’annonce peu brillant pour les enfants des familles déplacées (file photo)
Les PDIP ont néanmoins assuré que les organisations humanitaires et le gouvernement n’avaient qu’à annoncer leur présence pour qu’ils se rassemblent, n’importe quand et n’importe où, avec leurs enfants. « Je veux étudier. Je veux aller à l’école », a déclaré Hukum Prasad Oli, sept ans, depuis la capitale, où il vit avec des membres de sa famille, également déplacés de la région reculée de Rukum, située à près de 500 kilomètres au nord-ouest de Katmandou.

Le père d’Hukum est mort, et sa mère a disparu après l’avoir confié à sa tante. Certaines écoles communautaires de la région ont tenté d’aider à financer l’éducation des enfants déplacés et orphelins comme Hukum, mais il leur faut d’abord obtenir la preuve, auprès des autorités locales de leurs villages natals, que ceux-ci ont bien perdu leurs deux parents au cours du conflit.

nn/ds/mw

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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