Dans la région de Tarim, Saif Abdullah, 12 ans, ne peut plus aller à l’école et il a perdu ses manuels scolaires lorsque sa maison a été détruite. « Les crues ont emporté nos affaires. Maintenant, on vit dans une tente », a-t-il déclaré.
« A l’école, on pouvait faire plein de choses, mais ici, tout ce qu’on peut faire, c’est s’asseoir, dormir et traîner. Tout est détruit », a-t-il déploré. Les classes ont été interrompues dans d’autres régions touchées par les crues, notamment à Sah, Shibam, al-Qatn, al-Sawm, Wadi Amd, Seyoun et Mukalla.
Le problème est d’autant plus grave que plusieurs centaines de familles se sont réfugiées dans 45 écoles, selon M. Ur-Rehman.
Selon Jaafar Bonmi, directeur du bureau éducatif de Mukalla, il a été décidé que les écoles seraient fermées jusqu’à ce qu’une équipe réalise un état des lieux.
A Mukalla, la plus grande division administrative de l’Hadramaout, dans laquelle environ 50 000 élèves sont inscrits, 70 pour cent des 42 écoles ont subi des dégâts, a-t-il fait savoir.
Dix écoles, épargnées par les inondations, servent actuellement de refuges aux familles déplacées de la région, a-t-il ajouté, mais les autorités locales prévoient d’ouvrir un camp adéquat pour ces populations.
L’aide de l’UNICEF
Les bureaux de l’UNICEF au Yémen ont annoncé qu’ils avaient pris les mesures nécessaires pour que les enfants touchés puissent retourner à l’école en commandant 70 kits « school-in-a-carton » (école en boîte) provenant d’un entrepôt de l’UNICEF, à Copenhague, au Danemark.
D’après M. Ur-Rehman de l’UNICEF, ces nécessaires scolaires vont permettre à 5 600 élèves du cursus primaire (CP-CM2) d’avoir accès à l’éducation.
L’Hadramaout compte entre 20 000 et 25 000 déplacés, dont la moitié, selon M. Ur-Rehman, sont des femmes et des enfants.
Les déplacés réticents à quitter les écoles
Un grand nombre de déplacés ne sont pourtant pas disposés à quitter les écoles dans lesquelles ils se sont réfugiés pour vivre dans des tentes. Zainah Saeed, 48 ans, séjourne dans un de ces établissements, à Mukalla, avec ses quatre filles.
« L’école est devenue notre nouveau foyer. Les associations caritatives nous donnent de la nourriture, de l’eau et des médicaments. Nous sommes satisfaits, bien qu’à l’école, on ne soit jamais comme chez soi », a-t-elle confié, ajoutant qu’elle ne quitterait pas les lieux si on lui demandait de vivre dans une tente ou dans un camp.
« J’ai des filles ; jamais je ne quitterai cette école », a-t-elle déclaré. L’établissement où Zainah séjourne actuellement accueille 142 personnes, selon Salem Hassan, adjoint au proviseur.
« Ils resteront ici jusqu’à ce que les camps ouvrent », a-t-il indiqué. Saleh Abu Bakr, 72 ans, de la région de Broum, s’est réfugié dans une école primaire comptant environ un millier d’élèves.
« Ils [les autorités] ont dit qu’ils nous monteraient des tentes sous le soleil. Nous ne quitterons pas l’école même s’ils amènent un bulldozer », a-t-il affirmé, exprimant son désespoir de voir ses 12 enfants et petits-enfants déplacés.
Un membre du conseil municipal de Mukalla, qui a préféré garder l’anonymat, a expliqué que la situation du secteur éducatif était d’autant plus grave que certains professeurs avaient été détournés de leurs tâches normales et assignés à la révision des listes électorales.
« Cinq à six enseignants de chaque école ont cessé d’enseigner pour participer à la révision des listes électorales […] Ils reprendront leur travail dans deux semaines, environ », a-t-il déclaré à IRIN.
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