Kai Eide, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Afghanistan, a appelé les bailleurs à répondre rapidement à un appel de fonds lancé il y a un mois pour récolter 404 millions de dollars, une somme qui permettra d’atténuer les conséquences de la sécheresse et du prix élevé des vivres.
Environ cinq millions d’Afghans vulnérables ont été plongés dans une situation d’insécurité alimentaire extrêmement dangereuse ces derniers mois, selon les organisations humanitaires.
« J’appelle les bailleurs à s’engager à consacrer des ressources le plus rapidement possible […] les fonds [requis] doivent être versés rapidement », a déclaré à la presse M. Eide, qui dirige également la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), à Kaboul, le 19 août.
Le 9 juillet, le gouvernement afghan et les agences des Nations Unies ont lancé un appel commun en vue de récolter plus de 404 millions de dollars afin de fournir une aide alimentaire d’urgence à plusieurs millions d’Afghans vulnérables, touchés par la sécheresse et le prix élevé des vivres, de soutenir l’agriculture et l’élevage, et de dispenser aux populations une aide médicale d’urgence vitale.
Dans le cadre de cet appel, la somme de 185 millions de dollars a été sollicitée pour le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, afin que l’agence puisse se procurer et distribuer 230 000 tonnes d’aide alimentaire à cinq millions de personnes particulièrement dans le besoin.
M. Eide n’a pas précisé le montant que les bailleurs s’étaient engagés à verser jusqu’ici dans le cadre de l’appel. Un représentant des Nations Unies, qui n’a pas souhaité être nommé, a néanmoins déclaré à IRIN que les bailleurs, dont le Royaume-Uni, s’étaient engagés à verser six pour cent de la somme totale requise.
Photo: Akmal Dawi/IRIN |
Kai Eide, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Afghanistan |
Renforcement des capacités humanitaires de la MANUA
Selon la MANUA, 35 pour cent des quelque 26,6 millions d’habitants que compte l’Afghanistan ne parviennent pas à couvrir leurs besoins minimums quotidiens en vivres, et la plupart des foyers consacrent environ 85 pour cent de leurs revenus à l’alimentation, contre 65 pour cent en 2005.
D’après les représentants des Nations Unies et les travailleurs humanitaires, une « dégradation de la situation humanitaire », due à l’insurrection, à la sécheresse et à l’inefficacité de l’aide, est visible depuis quelques années.
Pour tenter de répondre à des besoins croissants, a déclaré M. Eide, la capacité humanitaire de la MANUA sera renforcée (à la fois en termes de personnel et de ressources) pour « prévoir, analyser et coordonner » efficacement les opérations de secours.
Les attaques contre les convois humanitaires, un « crime »
En attendant, les insurgés et autres groupes armés continuent d’attaquer et de piller les camions qui acheminent l’aide alimentaire du PAM.
M. Eide a qualifié ces attaques de « crime contre les plus pauvres » et accusé leurs auteurs de « voler » et « d’attaquer les plus pauvres ».
Selon Susana Rico, représentante nationale du PAM, des efforts sont déployés à l’heure actuelle pour assurer la présence d’escortes plus « structurées » en faisant intervenir la police nationale afghane pour protéger les convois d’aide alimentaire.
Les problèmes alimentaires de l’Afghanistan ont été aggravés par une période de sécheresse grave, qui a détruit les cultures et entravé l’élevage. En conséquence de cela, les Afghans passent actuellement « par un moment difficile de leur vie », a estimé Mme Rico.
ad/at/cb/nh/ail
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions