Dans la province de Diyala, située dans le nord-est de l’Irak, les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) sont toujours confrontées à des dangers et des menaces lorsqu’elles regagnent leurs domiciles, selon un haut fonctionnaire local et une organisation non gouvernementale (ONG).
Ibrahim Bajilan, président du conseil provincial de Diyala, a déclaré le 12 juillet à IRIN que les hommes armés étaient toujours actifs dans certains secteurs, notamment dans les banlieues, où les extrémistes sunnites empêchent les familles chiites de regagner leurs domiciles et leurs fermes.
D’après M. Bajilan, quelque 25 000 familles (soit environ 150 000 personnes) ont été déplacées dans la province de Diyala depuis l’invasion menée par les États-Unis en 2003, mais seules 600 d’entre elles ont regagné leurs habitations, toutes situées dans les secteurs de Baqouba, capitale de la province de Diyala, qui ont été sécurisés par les forces irakiennes.
Certains de ces déplacés ont quitté leurs foyers pour fuir les tensions ethniques entre les Kurdes et les Arabes dans des zones litigieuses. Toutefois, dans la plupart des cas, les déplacements de population ont pour origine les affrontements entre chiites et sunnites, qui ont éclaté en 2006 après le bombardement d’un célèbre sanctuaire chiite dans le nord de Bagdad.
« Chaque camp se méfie de l’autre, et les combats continuent de faire rage entre ces groupes. Une opération militaire de grande envergure doit être menée pour ramener la stabilité et la sécurité dans la ville » a expliqué M. Bajilan.
Ce dernier a ajouté que le conseil qu’il dirige verserait 10 millions de dinars irakiens (environ 8 500 dollars) pour chaque maison sinistrée dans le centre de Diyala, et sept millions de dinars irakiens (environ 6 000 dollars) pour chaque maison sinistrée dans les villages.
Photo: IRIN |
Carte de l’Irak mettant en évidence la province de Diyala |
Omar Maan, directeur de Hara’a, une ONG basée à Diyala qui exerce ses activités hors de la province pour venir en aide aux PDIP, a déclaré que certaines des familles qui étaient rentrées chez elles avaient été de nouveau menacées par les hommes armés et avaient été priées de partir.
« Dans certains secteurs, des pamphlets proférant des menaces de mort ont été distribués aux familles qui avaient regagné leur domicile ou avaient l’intention de le faire » a expliqué M. Maan à IRIN.
« Récemment, sept membres d’une famille ont été décapités dans le secteur de Khalis lorsqu’ils ont regagné leur habitation. Depuis, deux autres familles ont de nouveau pris la fuite », a-t-il ajouté. « Ces familles craignent de regagner leurs foyers car leur vie est en danger ».
Nouvelles statistiques
Dans son 35e rapport sur les PDIP d’Irak, publié le 30 juin, la Société irakienne du Croissant-Rouge (IRCS) affirme que 3 234 personnes sont venues grossir les rangs des PDIP dans le pays à la fin du mois de mai, ramenant leur nombre total à 2 169 920 personnes. Plus de 82 pour cent d’entre elles sont des femmes et des enfants.
« Nombre des familles déplacées n’envisagent pas de regagner leur lieu de résidence initial car leurs habitations ont été détruites, ou parce qu’elles estiment que la sécurité n’[y] est pas garantie », a déclaré l’IRCS.
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