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Des provinces sans pavot, mais la production reste élevée

La lutte constante menée par le gouvernement afghan pour mettre un terme à la production d’opium a connu quelques succès en 2008 : désormais, une vingtaine de provinces du nord, de l’est et du nord-est du pays sont « sans pavot », contre 16 seulement en 2007, selon le ministère afghan de la Lutte contre les stupéfiants (MLS).

« La culture du pavot est désormais quasi nulle dans plus de 20 provinces », a déclaré à la presse le général Khodaidad, ministre de la Lutte contre les stupéfiants, à Kaboul, le 11 mai.

Le ministre a ajouté que de nombreux agriculteurs de ces régions s’étaient reconvertis dans les cultures légales, essentiellement dans la culture du blé.

L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a néanmoins averti, dans un rapport publié en février, que le volume d’opium produit en Afghanistan sur l’année 2008 risquait d’être semblable à celui de l’année dernière, marquée par une récolte record de 8 200 tonnes.

En effet, la production d’opium a augmenté dans les principales régions productrices, situées dans le sud et le sud-ouest du pays. Ces provinces concentraient 78 pour cent de l’ensemble des cultures afghanes de pavot l’année dernière, et continuent de produire de l’opium à une allure alarmante, selon le rapport de l’ONUDC.

« C’est parce que, dans ces régions, il y a un problème d’insécurité, un manque de coordination entre les organes publics et des terroristes et autres éléments hostiles au gouvernement, qui profitent des stupéfiants », a expliqué M. Khodaidad. « Ces éléments hostiles au gouvernement échangent de l’héroïne et de l’opium contre des armes ».

Au cours des deux derniers mois seulement, des paysans et des bandits armés ont d’ailleurs tué au moins 60 agents de la lutte contre les stupéfiants, essentiellement affectés à l’élimination des champs de pavot, selon le ministère de la Lutte contre les stupéfiants.

Le prix du blé, un facteur

Pour mettre un terme à la production d’opium, le gouvernement du président afghan Hamid Karzaï, soutenu par les bailleurs de fonds, a interdit cette pratique ; il a également recours à la destruction forcée des champs de pavot et à l’application d’une politique de moyens de subsistance alternatifs, qui pâtit d’un manque de ressources.

Paradoxalement, la hausse nationale du prix des denrées alimentaires est un signe encourageant dans la lutte contre l’opium. Le prix du pain, un aliment de base du régime alimentaire afghan, a doublé dans certaines régions, ce qui aurait incité certains agriculteurs de Baghlan, Badakhshan, Balkh et de plusieurs autres provinces du nord à cesser de cultiver le pavot pour se lancer dans la culture du blé.

Toutefois, selon les autorités, il est encore trop tôt pour pouvoir parler d’un « lien direct » entre la hausse du prix du blé et la baisse de la production de pavot dans certaines régions.

En mai, le ministère afghan de l’Agriculture, de l’irrigation et du bétail a déclaré à IRIN que si les paysans d’Helmand, de Kandahar et d’autres provinces parmi les principales productrices d’opium se lançaient dans la culture du blé au lieu de cultiver le pavot, le pays, actuellement touché par l’insécurité alimentaire, deviendrait autonome en termes de production céréalière nationale.

En 2007, les paysans afghans ont consacré 193 000 hectares de terres à la culture du pavot, ce qui leur a permis de produire environ 93 pour cent du volume mondial d’héroïne, selon l’ONUDC.

Les revenus de la drogue (générés par la culture du pavot, la production de l’opium et le trafic de stupéfiants) sont estimés à pas moins de quatre milliards de dollars, soit près de la moitié du produit intérieur brut de ce pays pauvre ; selon les experts, plusieurs millions d’Afghans travaillent dans ce secteur.

ad/at/ed/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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