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« Bien préparée » face à l’épidémie de méningite

La méningite se propage à travers la région et a déjà fait pas moins de 422 victimes depuis le début de l’année 2008 ; pourtant, contrairement à plusieurs rapports récents, le bilan des victimes serait moins lourd que les années précédentes et l’Afrique de l’Ouest est bien préparée à contenir la maladie, selon un représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Le Groupe international de coordination (ICG) dispose d’un stock de pas moins de sept millions de doses de vaccins prêtes à l’emploi pour compléter, si besoin, les réserves actuelles des gouvernements », a indiqué à IRIN Katya Fernandez-Vegas, responsable technique de l’OMS, à Genève. L’ICG a été créé en 1995 pour assurer que les vaccins contre la méningite soient utilisés là où ils sont le plus nécessaires.

« Nous nous attendions à ce que l’année 2008 soit une année épidémique importante », a ajouté Mme Fernandez-Vegas, « mais jusqu’ici, la situation n’a pas été aussi grave que pendant les épidémies des deux années précédentes ».

En octobre 2007, l’OMS avait indiqué que 80 millions de personnes, dans 21 pays d’Afrique, auraient sans doute besoin d’être vaccinées contre la bactérie en 2008, sur quelque 350 millions d’habitants au total.

La méningite est une infection qui peut être fatale ; elle affecte la fine membrane qui enveloppe le cerveau et la moelle épinière.

Selon l’OMS, la méningite s’est déclarée au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Mali, au Niger, au Nigeria et au Togo, où 3 420 cas suspects ont été observés au total, dont 12,9 pour cent ont été mortels.

Au Burkina Faso

À ce jour, la grande majorité des cas ont été constatés au Burkina Faso, où quelque 308 personnes ont péri des suites de cette infection, sur un total de 2 513 cas.

L’infection a pris des proportions épidémiques dans sept districts sanitaires, le seuil épidémique fixé par l’OMS pour la méningite étant de 10 cas par semaine, pour 100 000 habitants dans un district sanitaire.

« Le Burkina est le pays le plus touché, mais c’est aussi le mieux préparé », a déclaré Mme Fernandez-Vegas. « [Le pays a] connu des épidémies ces dernières années, alors cette année, [les Burkinabè] sont prêts ».

Selon Mme Fernandez-Vegas, le Burkina Faso dispose de 800 000 doses de vaccin et l’UNICEF lui en fournira un million de plus au début du mois de mars. A ce jour, le gouvernement et l’OMS ont vacciné l’ensemble des habitants de trois districts dans lesquels la maladie avait pris des proportions épidémiques.

« Nous continuons à envoyer des demandes pour mobiliser davantage de doses de vaccin et pouvoir ainsi vacciner les populations de tous les districts susceptibles d’atteindre le seuil épidémique », a expliqué à IRIN Ousamen Badolo, directeur du service de surveillance épidémiologique du ministère de la Santé.

Dans la sous-région

Des épidémies se sont également déclarées ailleurs dans la sous-région depuis le début de l’année 2008, selon les ministères de la Santé avec qui se sont entretenus les correspondants d’IRIN : au moins 26 personnes sont décédées de la méningite au Mali, 65 en Côte d’Ivoire et 16 au Bénin.

Aucune épidémie n’a encore été déclarée au Bénin, mais les chercheurs du pays ont détecté dernièrement la présence d’un sérogroupe de méningite particulièrement dangereux, connu sous le nom de W135, et responsable d’une épidémie survenue au Burkina Faso en 2002.

Pour prévenir le W135, il faut avoir recours à un vaccin spécial, que seul l’ICG est en mesure de fournir.

Plusieurs bactéries différentes peuvent causer la méningite. Le sérogroupe Neisseria est un des principaux à surveiller, puisqu’il aboutit souvent à des épidémies, selon les experts.

Au Mali, en revanche, la méningite a atteint des proportions épidémiques dans un district, et dans deux en Côte d’Ivoire.

« Le Mali est bien préparé : [nous disposons] d’un million de vaccins prêts à l’emploi et [avons] mis en place une surveillance épidémiologique solide », selon Toumani Sidibé, directeur national de la santé.

« Le Mali a ouvert la voie en constituant des réserves depuis août 2007 », a-t-il ajouté. « En cas d’épidémie, nous serons en mesure de faire face à la situation ».

En Côte d’Ivoire

Pour Mme Fernandez-Vegas, la Côte d’Ivoire est le seul pays de la sous-région où la vaccination risque d’être problématique : le seuil épidémique a été atteint dans les districts du nord, où règne l’insécurité.

« Dans cette situation, il est plus difficile de se rendre auprès des populations touchées », a-t-elle estimé.

En outre, le pays manque de vaccins. Il lui en faudrait encore au moins 600 000, selon Kouadio Aka Tanoh Bian, responsable technique de l’OMS.

D’après Mme Fernandez-Vegas, toutefois, l’ICG devrait pouvoir pallier ce manque.

« Pour le moment, ce qui nous préoccupe le plus, c’est de confirmer le sérogroupe lorsqu’une épidémie de méningite se déclare », a-t-elle indiqué.

aj/dh/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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