1. Accueil
  2. West Africa
  3. Chad

Effectifs humanitaires réduits dans l’est ; la population survit pour l’instant

Si la plupart des 500 000 réfugiés et déplacés de l’est tchadien continuent de recevoir une aide humanitaire de base malgré la recrudescence récente des affrontements et l’évacuation de nombreux travailleurs humanitaires de la région, la situation risque bientôt d’empirer, ont indiqué des responsables.

« Les réserves de nourriture, de médicaments, d’eau et de carburant pour les pompes à eau devraient durer entre deux et quatre semaines dans la plupart des sites », a déclaré Eliane Duthoit, chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Tchad, le 8 février.

« Nous devons nous assurer qu’avant ce délai, nous serons au moins en mesure d’apporter aux populations un minimum d’aide, pour leur permettre de survivre », a indiqué Mme Duthoit, qui fait partie de « l’équipe restreinte » des Nations Unies restée au Tchad.

À l’heure actuelle, la plupart des organisations non-gouvernementales (ONG) n’ont elles aussi conservé sur place que des équipes restreintes, dont bon nombre sont composées d’employés nationaux.

Les Nations Unies seraient désormais prêtes à organiser des vols quotidiens vers Abéché, plate-forme régionale des opérations humanitaires dans l’est, en provenance de Marour, dans le nord du Cameroun. Les vols humanitaires vers l’est ont été suspendus lorsque des affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles ont éclaté au début du mois de février, à N’Djamena, la capitale tchadienne.

Des dizaines de milliers de civils ont fui N’Djamena pour se réfugier au Cameroun voisin, bien que, depuis lors, les rebelles aient quitté la ville et que le calme soit revenu, la compagnie aérienne Air France étant prête à reprendre les vols commerciaux vers la capitale.

Malgré tout, l’acheminement de l’aide, alimentaire et autre, vers l’est du pays par voie terrestre risque de ne pas reprendre de sitôt, ont averti plusieurs responsables humanitaires. En effet, les affrontements se poursuivraient dans le centre du pays, que les convois humanitaires doivent traverser, en provenance du Cameroun.

« L’incertitude est une vraie préoccupation », a déclaré à IRIN Lane Hartill, porte-parole de l’organisation Catholic Relief Services, le 11 février. « Nous avons actuellement de bonnes réserves de vivres, mais il faudra bientôt les réapprovisionner ».

Oxfam a publié un communiqué le 8 février prévoyant « l’arrêt total » de ses opérations humanitaires dans trois semaines. « Plus de 100 000 personnes seront privées d’eau si des mesures ne sont pas prises d’urgence par les Nations Unies et les bailleurs de fonds », pouvait-on lire dans le communiqué.

Les travailleurs humanitaires n’ont pas été pris pour cible au cours des derniers affrontements, à en croire Mme Duthoit d’OCHA, qui s’attend à ce que la vie reprenne son cours. « Dès que cela sera possible, j’encourage les humanitaires à revenir et j’espère que cela se fera dans les deux semaines à venir, sinon nous ne maîtriserons plus la situation humanitaire », a-t-elle averti.

Pourtant, les organisations humanitaires reçoivent des messages ambigus de la part du gouvernement tchadien sur la manière de procéder. Les autorités locales d’Abéché ont récemment appelé les travailleurs humanitaires à retourner dans la région, mais le 11 février, Nouradin Koumakoye, le Premier ministre tchadien, aurait exigé que la communauté internationale évacue les 240 000 Soudanais réfugiés au Tchad, avertissant que si l’on ne procédait pas à cette évacuation, le gouvernement s’en chargerait lui-même manu militari.

dh/nh/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join