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Risque d’exode après l’attaque de Kajo Keji

L’attaque du comté de Kajo Keji (Sud-Soudan), qui aurait été menée par des rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), pourrait provoquer l’exode des civils de la région si des mesures ne sont pas prises immédiatement pour aider les populations touchées, a prévenu une équipe d’évaluation.

L’attaque du 30 janvier a été menée par des centaines de combattants, vraisemblablement membres de la LRA, qui ont enlevé 40 personnes, y compris des enfants. Quatre personnes ont trouvé la mort, selon l’équipe d’évaluation composée de représentants du gouvernement sud-soudanais, du diocèse de Kajo Keji et du Danish Refugee Council.

« La population entière est paniquée et se sent impuissante », a noté l’équipe. « Les habitants ont perdu tous leurs biens les plus élémentaires : leurs ustensiles ménagers, leur literie, leurs vêtements... Poussés par la peur et faute de protection, les habitants se rassemblent entre eux. Bon nombre d’entre eux disent avoir l’intention de traverser la frontière pour se réfugier dans les pays voisins ».

La LRA dément pourtant toute implication. « Nos forces ne sont pas présentes dans la région », a déclaré à la presse David Matsanga, négociateur en chef de la LRA, à Juba, capitale du Sud-Soudan.

Les violences sont survenues à l’heure où la délégation du LRA reprenait les pourparlers avec les représentants du gouvernement ougandais à Juba, pour tenter de mettre un terme au conflit qui sévit dans le nord de l’Ouganda depuis 22 ans.

Qualifiant l’attaque de catastrophique, l’équipe d’évaluation a averti qu’elle risquait d’interrompre les programmes de rapatriement des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP), de perturber le prochain recensement, de compromettre la confiance des populations en la protection assurée par le gouvernement, d’entraver les progrès des divers projets en cours dans le pays, et de provoquer un traumatisme d’après guerre [chez les populations].

L’équipe a appelé au déploiement immédiat de forces armées et exhorté le gouvernement du Sud-Soudan ainsi que la communauté internationale à faire pression sur l’Ouganda et la LRA pour qu’ils résolvent leur conflit en concluant immédiatement un accord.

« Selon les récits des personnes enlevées qui ont été libérées, les rebelles, femmes et hommes armés, sont entre 300 et 500 », pouvait-on lire dans le rapport.

« D’après ce qu’ont vu ces personnes, les rebelles sont armés de mitraillettes PKM et de mitraillettes AK47 Klan à lunette de visée. Les langues principalement parlées par les rebelles sont le luo et l’arabe de base ».

Vingt-huit personnes enlevées ont été libérées.

Un porte-parole de l’armée ougandaise a averti les rebelles des conséquences possibles de cette attaque. « S’il s’avère que la LRA est bel et bien impliquée [dans l’attaque], cela va lui donner une mauvaise image », a déclaré à IRIN Chris Magezi, porte-parole de la délégation chargée de représenter le gouvernement ougandais dans le cadre des pourparlers avec la LRA. « Ils ne sont pas censés être là, mais à Ri-Kwangba », point de rassemblement désigné des rebelles, à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC).

Dans le cadre du processus de paix, la LRA a consenti en avril 2007 à rassembler ses troupes à Ri-Kwangba, ce qui supposait de déplacer ses unités du nord de l’Ouganda et de l’est du Nil (Sud-Soudan) à la frontière entre le Soudan et la RDC. Selon les représentants ougandais, cela n’a pas été fait.

D’après les habitants de Kajo Keji, l’attaque était ciblée sur Nyepo, un village de quelque 3 500 habitants, situé à 120 kilomètres au sud de Juba. Les bomas de Kansuk et de Rodo ont été spécifiquement ciblés.

« Les gens du village m’ont appelé pour me faire part du décès des membres de ma famille, et ils m’ont dit que c’était la LRA qui avait attaqué le village », a rapporté à IRIN James Soro Philip, originaire de Nyepo, qui habite à présent aux Etats-Unis. « Mes deux petits frères ont été tués ».

Le conflit qui oppose le gouvernement ougandais à la LRA a fait des milliers de morts et près de deux millions de déplacés et de réfugiés dans le nord de l’Ouganda et le Sud-Soudan.

Un calme relatif était revenu dans la région à l’ouverture des pourparlers en 2006, incitant de nombreux habitants à retourner chez eux.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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