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La neige complique l’acheminement des vivres vers Gaza

Les réfugiés vulnérables de la bande de Gaza pourraient bientôt être privés d’une importante source de protéines, parce qu’aucune conserve de viande n’a été importée ces derniers jours dans l’enclave et que les réserves de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) sont sur le point d’être épuisées, a affirmé un représentant des Nations Unies, sous le couvert de l’anonymat, le 30 janvier.

« Les boîtes de conserve constituent l’essentiel des colis alimentaires que nous distribuons et sont la seule source de protéines fournie dans les paquets de nourriture de l’UNRWA », a confié à IRIN Christopher Gunness, porte-parole de l’agence onusienne.

« Les camions ne peuvent pas passer à cause de la neige », a expliqué Moshe Krief, un porte-parole du ministère israélien de la Défense, en allusion aux chutes de neige assez rares – et importantes – qui tombent sur Jérusalem et aux alentours.

Pour les travailleurs humanitaires, toutefois, cette tempête de neige était annoncée et les autorités israéliennes auraient dû laisser passer les camions ces derniers jours, avant que les conditions climatiques ne rendent la circulation impossible.

L’interdiction d’entrée des camions de marchandises, imposée depuis le 18 janvier, était encore en vigueur cette semaine, aggravant la pénurie de produits riches en protéines. Même la pêche au large des côtes de Gaza est soumise à des restrictions.

« Si des conserves de viande ne sont pas livrées aujourd’hui [30 janvier], les personnes [recevant des colis alimentaires de l’UNRWA] n’auront pas de protéines dans leurs repas de demain », s’est désolé M. Gunness.

Les quatre camions qui transportent les conserves de viande de l’UNRWA sont bloqués en Cisjordanie.

L’UNRWA nourrit quotidiennement quelque 860 000 réfugiés palestiniens et, sur les quelque 1,5 million d’habitants que compte la bande de Gaza, environ 300 000 Gazaouis reçoivent une aide alimentaire du Programme alimentaire mondial (PAM). Toutefois, ces aides ne couvrant que 65 pour cent des besoins alimentaires de la population, les importations de vivres sont vitales.

Le PAM augmente son aide alimentaire

Au cours des dernières semaines, le PAM a augmenté le volume de son aide alimentaire en inscrivant quelque 40 000 personnes supplémentaires sur sa liste de bénéficiaires, au vu de la situation d’insécurité alimentaire croissante à laquelle les populations démunies de l’enclave sont confrontées.


Photo: Shabtai Gold/IRIN
Quatre camions transportant les conserves de viande de l'UNRWA sont bloqués en Cisjordanie

S’il est vrai que les images diffusées dans le monde entier ont montré des Palestiniens ramenant des provisions d’Egypte à travers les passages créés la semaine dernière dans le mur de la frontière de Rafah, les travailleurs humanitaires soulignent néanmoins que ces provisions ne représentaient qu’une petite partie des produits essentiels.

« L’accès à l’Egypte et à ses magasins a peut-être apporté un soulagement psychologique au bouclage de la bande de Gaza, mais 1,5 million de Gazaouis dépendent toujours d’Israël pour tous leurs approvisionnements », pouvait-on lire dans un rapport de situation du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) daté du 29 janvier.

Depuis le renforcement par les autorités israéliennes du bouclage de la bande de Gaza, le 18 janvier, le PAM a fait entrer neuf camions d’aide alimentaire, alors qu’au cours des sept mois qui ont précédé cette mesure, l’agence onusienne en faisait entrer près de 15 quotidiennement.

Avant la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, en juin 2007, environ 250 camions de marchandises et d’aide alimentaire entraient chaque jour dans l’enclave, bien qu’à l’époque déjà, les points de passage ne fonctionnaient pas au maximum de leur capacité.

« Un approvisionnement régulier en produits humanitaires est vital si on veut éviter une grave crise alimentaire dans Gaza », a prévenu Kirstie Campbell, porte-parole du PAM.

Actuellement, le PAM manque de sucre, de sel et de pois chiches, et l’ensemble du territoire connaît une pénurie de céréales et de viande fraîche. Quant au problème lié à la pénurie de farine de blé, il pourrait s’expliquer par le fait que certains commerçants constituent des stocks en espérant que les prix des denrées alimentaires continueront de grimper.

« Il n’est pas facile de contrôler les prix des denrées alimentaires » en raison du chaos qui règne actuellement à la frontière de Rafah, mais aussi à cause de l’incertitude qui plane sur les importations futures, a confié à IRIN Ghazi Hamad, un porte-parole du Hamas à Gaza.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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