Le ministère irakien de la Défense a donné un délai d’une semaine aux quelque 300 personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) pour qu’elles évacuent l’ancien complexe militaire de la province de Babil, situé à une centaine de kilomètres de Bagdad, la capitale, ont indiqué les autorités irakiennes, le 25 janvier.
« Les représentants des quelque 45 familles déplacées ont fait appel la semaine dernière au Parlement irakien pour qu’il persuade le ministère de la Défense de reporter sa décision », a expliqué à IRIN Abdoul-Khaleq Zankana, président de la commission parlementaire sur les déplacés, ajoutant que l’armée irakienne envisageait de réutiliser le complexe pour en faire une base militaire.
Selon M. Zankana, sa commission a engagé des négociations avec les forces de la coalition menée par les Etats-Unis, le ministère de la Défense et la Société du Croissant-Rouge (SCRI) irakien pour tenter de faire annuler la décision.
« Nous n’avons pas encore résolu ce problème, mais nous sommes opposés à tout nouveau déplacement de ces familles et à tout ce qui pourrait ajouter à leurs souffrances quotidiennes », a affirmé M. Zankana.
12 000 familles déplacées à Babil
Selon Qais el Zoubaidi, directeur provincial du SCRI, les ménages concernés par cette évacuation font partie des 12 000 familles déplacées éparpillées à Hilla (capitale de la province) et aux alentours, et qui avaient fui leurs provinces d’origine pour échapper aux violences sectaires.
El Hashemite, le complexe en question, situé à environ 35 kilomètres au sud de Hilla, était une base militaire sous le régime de feu Saddam Hussein, l’ancien président.
« À l’instar de tous les complexes du gouvernement, il a été pillé après l’invasion du pays en 2003 et a été laissé à l’abandon jusqu’en fin 2005, lorsque des familles de déplacés ont commencé à l’utiliser comme refuge », a expliqué à IRIN M. el Zoubaidi au cours d’un entretien téléphonique.
« Depuis lors, nous avons aidé ces familles en leur distribuant des tôles métalliques, des roseaux et des blocs de bois pour qu’elles se construisent un camp de fortune provisoire, en plus des produits alimentaires et non-alimentaires que nous leur avons également fournis ».
Des solutions de relogement
Une commission provinciale a été créée pour trouver une solution pour ces familles, soit en les relogeant dans des édifices gouvernementaux laissés à l’abandon, soit en construisant un nouveau camp, a ajouté M. el Zoubaidi.
Photo: IRCS |
Près de 300 personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays (PIDP) et vivant dans l'ancien complexe militaire ont un délai d'une semaine pour quitter les lieux |
« [Le relogement de ces familles] est effectivement problématique : il nous sera difficile d’installer un camp en quatre ou cinq jours parce que nous sommes en hiver et qu’il pleut actuellement. C’est pour cette raison qu’il nous faut plus de temps ».
Interpellé sur ce sujet, le ministère de la Défense s’est abstenu de faire le moindre commentaire.
En Irak, le problème des déplacés est généralement considéré comme le plus grand défi du gouvernement, qui lutte pour satisfaire les besoins des deux millions et plus de déplacés irakiens, contraints de fuir les violences.
Selon les dernières statistiques (fin novembre 2007) de la SCRI, l’Irak compte 2 179 614 déplacés – un chiffre en baisse de 0,5 pour cent par rapport aux statistiques du mois d’octobre. Environ 82 pour cent des déplacés sont des femmes et des enfants, les enfants de moins de 12 ans représentant 58,7 pour cent des PIDP.
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