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Sans électricité, Gaza a recours aux générateurs de secours

Bon nombre des dispensaires, hôpitaux et systèmes de pompage des stations de traitement des eaux usées de la bande de Gaza fonctionnaient avec des générateurs de secours, le 21 janvier, et de nombreuses maisons étaient privées d’eau courante après qu’Israël eut décidé, la semaine dernière, de fermer ses frontières avec l’enclave palestinienne défavorisée, en riposte aux tirs de roquettes sur ses villes du sud.

« La principale station de pompage [des eaux usées] de Gaza a commencé à être inondée cet après-midi », a expliqué à IRIN Maher Najar, de la Société des eaux des municipalités côtières (Coastal Municipalities Water Utilities) de Gaza, le 21 janvier, soulignant qu’il n’y avait presque plus de fioul pour faire fonctionner les groupes électrogènes de la station. « La région est très peuplée », a-t-il rappelé.

La plupart du quelque 1,5 million d’habitants de Gaza vont en pâtir, a-t-il affirmé, précisant que bon nombre de systèmes de distribution d’eau potable ne fonctionnaient pas en raison des coupures de courant.

Selon des responsables de la sécurité israélienne, le ministre de la Défense, Ehoud Barak, pourra décider personnellement d’autoriser, au cas par cas, l’importation de certains produits à Gaza – bien que les importations de carburant et de vivres soient totalement suspendues, à l’heure actuelle, et que l’UNRWA (l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine) se soit plainte du fait que ses convois humanitaires ne pouvaient pas entrer dans Gaza. Toutefois, les patients nécessitant des soins urgents seront autorisés à entrer en Israël pour s’y faire soigner.

La durée des nouvelles sanctions n’a pas été précisée. Elles font suite aux restrictions drastiques imposées depuis plus de six mois aux habitants de Gaza, après la prise de contrôle de l’enclave par le groupe islamique du Hamas.

Selon les autorités israéliennes, le Hamas exagère délibérément la situation, que certains qualifient « d’inconfortable », mais pas de crise. À en croire le Premier ministre Ehoud Olmert, il ne laissera pas se produire une « crise humanitaire ».

Le 20 janvier, la centrale électrique de Gaza a arrêté ses deux turbines en service parce qu’elle n’avait plus de fioul pour produire de l’électricité. Bien qu’Israël et l’Egypte continuent de couvrir environ la moitié des besoins en énergie de Gaza, une bonne partie de l’enclave était plongée dans l’obscurité. 


Photo: Wissam Nassar/IRIN
Un bébé prématuré placé dans un incubateur à l'hôpital d'Al Shifa, à Gaza. Les responsables de l'hôpital ont prévenu que les coupures de courant pourraient pénaliser des patients aussi vulnérables

Les hôpitaux touchés par la crise

Selon le directeur de Chefa, le plus grand hôpital de Gaza, en raison des coupures de courant qui se produisent pendant la nuit, le centre médical est obligé de faire fonctionner ses générateurs de secours.

« Nous disposons de quatre jours de réserves de fioul. Mais nous sommes très inquiets à l’idée de travailler avec des générateurs de secours. Une panne technique ou mécanique peut se produire sur les générateurs », a indiqué Hassan Khalaf à IRIN.

« Si cela se produisait, des dizaines de patients pourraient mourir, notamment ceux qui se trouvent dans l’unité de soins intensifs et la trentaine de bébés prématurés placés en couveuse », a expliqué M. Khalaf, soulignant qu’il avait suspendu toutes les interventions chirurgicales non urgentes. D’autres centres médicaux de moindre importance ont aussi suspendu tous les soins non urgents.

Risques de pénuries alimentaires

Un grand nombre des boulangeries de la bande de Gaza étaient fermées le 21 janvier au matin, faute d’électricité, mais de très longues files d’attente s’étaient formées devant les quelques boulangeries ouvertes, selon les habitants.

En outre, les importations de gaz domestique étant interdites, les autorités craignent que les habitants de Gaza ne puissent préparer leurs repas.

Bien qu’il n’y ait pas encore de réelle pénurie de vivres, les habitants de Gaza craignent que la situation n’empire. D’après le Programme alimentaire mondial (PAM), ses réserves de carburant s’épuisent et les distributions de vivres diminueront considérablement dans quelques jours.


Photo: Shabtai Gold/IRIN
Âussitôt après les tirs de roquettes des militants palestiniens sur Sderot, les équipes des services d'urgence israéliens sont arrivées pour porter secours aux blessés et nettoyer la zone
Tirs de roquettes sur Sderot

Ces sanctions supplémentaires interviennent alors que l’armée israélienne continue de combattre les militants palestiniens dans la bande de Gaza. La semaine dernière, près de 40 Palestiniens, dont plusieurs civils, ont été tués, et les tirs palestiniens ont également fait un mort en Israël.

La semaine dernière, la ville israélienne de Sderot (Sud) a été la cible des plus de 160 roquettes, tirées depuis la bande de Gaza, qui ont détruit des habitations et fait de nombreux blessés. Ces derniers jours, la ville continuait de se vider de sa population.

Les opérations militaires et les sanctions imposées par Israël, tout comme les tirs de roquettes palestiniens, ont été vivement condamnées par des associations locales de défense des droits humains et certaines organisations humanitaires comme Oxfam, ainsi que par les Nations Unies, le Comité international de la Croix-Rouge et l’Union européenne.

Bentita Ferrero-Waldner, le Commissaire européen aux relations extérieures, a qualifié les restrictions sur le carburant « de punition collective », tandis que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, s’est dit « profondément préoccupé » par ces violences.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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