Les taux de transmission du paludisme dans la région pourraient être plus élevés que la moyenne cette année, en raison de températures exceptionnellement humides dues au phénomène climatique du nom de la Niña, a prévenu l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« Le paludisme est une maladie particulièrement sensible aux conditions climatiques et à cette période de l’année, nous avons enregistré de fortes pluies et des inondations inhabituelles dans certaines régions d’Afrique australe », a expliqué Joaquim Da Silva, du bureau régional de l’OMS.
La Niña se caractérise par des températures océaniques anormalement basses dans l’océan Pacifique équatorial oriental, enregistrées tous les trois ou quatre ans, qui entraînent un effet de vagues ressenti partout dans le monde ; cet effet de vagues augmente le taux d’humidité dans les régions humides et la sécheresse dans les régions arides.
Conséquences du phénomène climatique de la Niña - qui dure généralement entre neuf et 12 mois -, des pluies particulièrement fortes se sont abattues sur certaines régions de l’Afrique de l’Est en 2007.
Dans son dernier rapport, le centre de surveillance de la sécheresse de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe - Southern African Development Community/SADC – a indiqué que le phénomène climatique la Niña était désormais bien établi. Le centre prévoyait notamment de fortes pluies sur l’Angola, la Zambie, le nord du Zimbabwe, le Malawi, le nord du Mozambique, le sud de la Tanzanie et sur la côte ouest de Madagascar, jusqu’en février.
« Nous sommes attentifs aux risques de crues dans le réseau des fleuves du Zambèze [Angola, Zambie, Zimbabwe, Mozambique], de l’Okavango [Angola, Namibie, Botswana], du Limpopo [Afrique du Sud, Zimbabwe et Mozambique] et du Pungwe [Zimbabwe et Mozambique], dans la région », a indiqué M. Da Silva. Les crues saisonnières sont fréquentes dans ce réseau, mais cette année les conséquences pourraient être plus graves, a-t-il ajouté.
« Nous suivons la situation ; aucune épidémie n’a été signalée pour le moment », a précisé M. Da Silva.
L’OMS a demandé aux pays de la région de distribuer des moustiquaires imprégnées, de mettre à la disposition des centres de santé des médicaments antipaludéens et de mobiliser les populations pour les sensibiliser aux risques particulièrement élevés de transmission du paludisme cette année.
L’OMS est également préoccupée par la situation de certains pays de la région où les risques de paludisme saisonnier ou épidémique sont fréquents, notamment dans certaines parties de l’Angola, du Zimbabwe, de l’Afrique du Sud et de Madagascar, car des mesures préventives adéquates n’ont jamais été mises en place, ce qui pourrait entraîner de nombreuses morts, a expliqué M. Da Silva.
Dans les régions endémiques telles que le Mozambique qui présente des taux élevés de transmission, les nouveau-nés, protégés pendant les premiers mois de leur vie par les anticorps de leurs mères immunisées, pourraient être plus vulnérables.
Le paludisme est la deuxième cause de mortalité en Afrique australe et tue en moyenne 400 000 personnes chaque année dans la région de la SADC.
jk/go/ads/ail
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions