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Les forces rebelles multiplient les fronts à l'est

Après une semaine d’intenses combats entre l’armée tchadienne et les combattants rebelles de l’Union des forces pour la démocratie et le changement (UFDD) dans le massif montagneux de Hadjar Marfaine, près de la frontière tchado-soudanaise, un autre mouvement rebelle a ouvert un deuxième front plus au nord.

Les combattants du Rassemblement des forces pour le changement (RFC) de Timane Erdimi ont pénétré au Tchad à partir du Soudan, a annoncé le gouvernement au cours d’une réunion à huis clos avec des représentants de la communauté internationale à N’Djamena, la capitale, le 1er décembre.

Les rebelles feraient route vers l’est, en direction de la ville de Guéréda, une plateforme opérationnelle stratégique pour les actions humanitaires en faveur des dizaines de milliers de réfugiés soudanais et déplacés tchadiens.

Les travailleurs humanitaires présents à Guéréda se prépareraient à évacuer la ville, mais aucune opération d’évacuation n’a commencé, a indiqué une source humanitaire.

Un représentant d’une organisation internationale a affirmé qu’il a pu vérifier que le 1er décembre, une colonne de combattants du RFC avait traversé discrètement la ville frontalière d’Iriba, où est implanté un important camp de réfugiés, avant de se diriger vers Biltine, une des deux capitales régionales de l’est.

Plus tard dans la journée, des hélicoptères de combat avaient été aperçus au-dessus du village d’Oum Chalouba, au nord de Biltine, défendant une garnison contre les attaques de rebelles.

Selon plusieurs témoignages, le nombre de soldats et de rebelles morts et blessés sur les deux fronts se chiffrerait en milliers. D’après une autre source humanitaire, trois civils auraient également été tués au cours d’échanges de tirs, mais aucun combat n’aurait eu lieu dans les régions à forte population civile, d’après un expert international en sécurité.

« Si des combats aussi violents s’étaient déroulés dans des villes et des villages, le bilan aurait été désastreux », a-t-il affirmé.

D’autres fronts

Des combats pourraient éclater ailleurs, à l’est. Une source a confié à IRIN que les forces de la Concorde nationale tchadienne (CNT), un autre mouvement rebelle, pourraient attaquer les troupes gouvernementales au sud de la zone où se déroulent actuellement les combats, autour de Daguessa.

« Les négociations entre le gouverneur de la région et la CNT semblent être rompues », a précisé la source. « Les forces de la CNT sont actuellement au Soudan, mais nous ne serions pas surpris si elles se retrouvaient bientôt en territoire tchadien pour combattre l’armée ».

Certaines informations font également état de défection dans les rangs des membres de l’ex-mouvement rebelle du Front uni pour le changement (FUC) qui s’apprêtaient à intégrer l’armée. Leur leader, Mahamat Nour Abdelkerim, occupait les fonctions de ministre de la Défense jusqu’au 1er décembre, date à laquelle le gouvernement a annoncé son limogeage.

Depuis lors, M. Nour est réfugié à l’ambassade de la Libye à N’Djamena. La sécurité a été renforcée dans la capitale le soir avec les nombreux barrages volants mis en place par les militaires.

En avril 2006, le FUC avait posé de sérieux problèmes au gouvernement du président Idriss Deby en lançant une attaque sur N’Djamena, une offensive enrayée grâce à l’intervention des troupes françaises basées dans la capitale, ont affirmé plusieurs sources. Par la suite, M. Deby avait nommé M. Nour au poste de ministre de la Défense après qu’il eut accepté d’intégrer les combattants du FUC au sein de l’armée nationale tchadienne.

M. Nour ayant été limogé, la question est de savoir ce que vont faire ses partisans.

Au cours de sa conférence de presse du 1er décembre, Ahmad Allam-Mi, le ministre tchadien des Affaires étrangères a révélé que quelques ex-combattants du FUC avaient été arrêtés alors qu’ils fournissaient aux rebelles de l’UFDD du carburant et du matériel militaire volés qui devaient servir pour leur récente offensive ; mais, a-t-il souligné, la majorité de ces ex-combattants sont restés fidèles à l’armée.

S’exprimant sous couvert d’anonymat, un officier militaire en poste à Adré, une ville frontalière du Soudan, a indiqué que le 2 décembre des ex-combattants du FUC basés dans cette localité avaient déserté l’armée. Selon une autre source, plusieurs centaines d’autres éléments du FUC basés à Guéréda auraient également fait défection.
 
« Le président Deby s’est récemment rendu à Guéréda pour tenter de convaincre le FUC de rester dans l’armée, mais il n’y est pas parvenu », a révélé cette source.

Toute la question est de savoir si les nombreux ex-combattants du FUC basés dans les villes du sud-est, en particulier à Goz Beida et à Am Timan, resterons dans l’armée, a-t-elle indiqué. « Leur statut actuel au sein de l’armée est à tout le moins ambigu ».

dd/dh/np/ads


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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