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Des familles entières fuient près de la frontière turque

Quelque 120 familles irakiennes qui vivent près de la frontière entre l’Irak et la Turquie ont été contraintes par des combattants du Parti des travailleurs kurdes (PKK) d’évacuer leurs domiciles, selon la Campagne kurde d’aide aux victimes de la guerre – une organisation non-gouvernementale (ONG) – et les habitants de la région.

« Des militants sont entrés chez nous par effraction et nous ont ordonné de quitter les lieux dans l’heure qui suivait. Ils étaient armés et nous n’avons pas pu leur résister », a rapporté Firamerz Adar, 48 ans, du village de Deshtetek, près de la frontière. « Un de mes voisins, qui s’était plaint, a été passé à tabac, puis forcé à partir avec les 11 membres de sa famille ».

« Ils ont dit que nous pourrions rentrer chez nous lorsque les affrontements avec les forces turques seraient terminés », a ajouté M. Adar. « Nous avons pris quelques affaires et avons commencé à marcher en direction du sud, en essayant de trouver un véhicule qui puisse nous conduire en lieu sûr ».

Sergevaz Lafaw, commandant rebelle kurde du PKK, a dit à IRIN que « certaines familles [ont] été forcées de partir non seulement parce que leurs lieux de résidence revêtent une importance stratégique, mais aussi pour leur propre sécurité : des obus peuvent tomber sur leurs domiciles et blesser les personnes qui leur sont chères ».

Le groupe de quelque 120 familles est venu s’ajouter aux près de 7 000 personnes qui ont fui les régions situées près de la frontière depuis la mi-octobre, a expliqué Kalif Dirar, haut responsable du gouvernement régional kurde.

Selon M. Dirar, qui s’est entretenu avec IRIN, les tensions sont de plus en plus vives malgré les efforts déployés par le gouvernement irakien en vue de prévenir le lancement d’une grande offensive à la frontière, offensive susceptible de déboucher sur une crise humanitaire.

« L’Irak est déjà plongé dans un chaos humanitaire ; plus de quatre millions de personnes sont déplacées dans tout le pays. Nous devons empêcher que cette région, la plus sûre du pays, où des milliers de familles ont trouvé refuge, ne devienne à son tour une zone de dévastation et de destruction », a expliqué M. Dirar.

« Paniquées, les familles fuient chaque jour leurs lieux de résidence, proches de la frontière, à raison de quelque 25 familles par jour, et de nombreux habitants de Zakho se sont installés en ville dans d’autres gouvernorats, ce qui a engendré une augmentation du nombre des familles déplacées que le gouvernement et les ONG ne sont pas en mesure d’aider pleinement pour l’instant », a-t-il poursuivi.

Peu d’ONG pour soutenir les déplacés

Selon Rastgo Muhammad Barsaz, porte-parole de la Campagne kurde d’aide aux victimes de la guerre, les familles déplacées doivent être aidées d’urgence.

« Les familles qui ont fui leurs villages, situés près de la frontière irakienne, sont parties pour la plupart en emportant à peine quelques vêtements, et certaines, qui craignaient pour la sécurité de leurs proches, ont fui sans rien emporter », a-t-il indiqué.

Selon M. Barsaz, la plupart des familles tentent d’abord de trouver refuge à Zakho, mais peu d’ONG leur proposent de l’aide dans la région ; M. Barsaz a appelé à accélérer l’acheminement des secours, et notamment des colis de nourriture, des tentes, de l’eau potable et des vêtements.

« Certaines familles, qui se sont rendues à Erbil ou Sulaimaniyah, se trouvent dans la même situation critique : les prix pratiqués dans la région ayant augmenté, elles n’ont pas les moyens de payer de loyer, ni de se procurer de quoi manger », a poursuivi le porte-parole.

Aucune victime civile n’a été déclarée, toutefois les médecins des hôpitaux proches de la frontière ont demandé qu’on leur fournisse des analgésiques, des seringues, des perfusions de glucose et du matériel chirurgical.

« Nos hôpitaux ne sont pas prêts à faire face à une offensive majeure. Nous espérons que les ONG et le gouvernement nous fourniront assez de matériel pour prévenir un chaos au centre de santé, qui jusqu’à présent fonctionne bien au Kurdistan », a expliqué Ahmed Behi, de l’hôpital général de Zakho.

as/ar/mw/nh/ail

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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