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Pas d’accès aux soins pour les habitants de Gaza

Plusieurs dizaines patients de la Bande de Gaza ne peuvent se faire soigner et risquent leur vie s’ils ne sont pas opérés urgemment, car les frontières avec Israël et l’Egypte sont toujours fermées, ont révélé des autorités sanitaires et plusieurs organisations humanitaires internationales.

« Au moins trois patients sont morts en juin parce qu’on leur avait refusé des autorisations de sortie et d’autres ont perdu des membres ou la vue » pouvait-on lire dans un rapport de Human Rights Watch. Et selon Al Mezan, une organisation palestinienne de Gaza, un quatrième homme de 77 ans, Nimir Muhammad Shuheibar, est mort le 23 octobre alors qu’il attendait d’être soigné.

Shadi Yassin, porte-parole de l’administration civile israélienne de Gaza, a dit ne pas être au courant des morts causées par les restrictions imposées aux habitants. Quant à l’Association médicale israélienne, elle a dit « considérer l’accès aux services de soins de santé comme étant un droit fondamental de toute personne » et a indiqué en conséquence « prendre très au sérieux la situation actuelle ».

Le point de passage de Rafah à la frontière avec l’Egypte, unique point de sortie de Gaza vers d’autres pays qu’Israël, est fermé depuis le 9 juin. Les patients qui doivent se rendre en Egypte pour y suivre un traitement, ou qui doivent y transiter pour se faire soigner dans d’autres pays, tentent actuellement de passer par Israël.

Alors qu’auparavant une cinquantaine de patients étaient dirigés chaque jour vers des hôpitaux à l’étranger, « aujourd’hui on ne peut transférer qu’un nombre très limité de patients [en Israël] », a déploré Khaled Radi du ministère de la Santé à Gaza, ajoutant que le bouclage de la Bande de Gaza avait affecté les hôpitaux dont la capacité des services était déjà limitée.

Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), 155 patients ont pu se rendre en Israël pendant la semaine du 13 au 20 octobre, ce qui représente une augmentation par rapport aux semaines précédentes. Même si Israël a autorisé la plupart des patients de Gaza, qui en avaient fait la demande, à quitter l’enclave pour aller se faire soigner à l’extérieur, l’accès au territoire israélien est encore interdit à des dizaines d’autres patients palestiniens.

« Nous essayons d’aider tous les cas humanitaires », a déclaré M. Yassin, qui condamne la prise de contrôle de la Bande de Gaza par le Hamas.

Il y a de nombreux services que les structures médicales de Gaza ne peuvent offrir, notamment les diagnostics par imagerie par résonance magnétique (IRM), la radiothérapie, le traitement du cancer et les importantes opérations cardiaques, surtout chez les enfants.

Les restrictions aux frontières ont également entraîné la fermeture de presque toutes les entreprises de Gaza et une aggravation de la pénurie de produits alimentaires de base, ont noté les Nations Unies et des associations locales de défense des droits humains.

« Le blocus économique continue d’étrangler la population de Gaza qui est manifestement punie par une stratégie politique » a déclaré John Holmes, secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des affaires humanitaires.

Obstacles à l’accès aux soins de santé

Le problème de Tayssir al-Mallahi est d’ordre financier. A 53 ans, ce père de famille de 10 enfants qui vit à Gaza City n’a pas 600 dollars pour se rendre en ambulance d’Erez à Nablus, en Cisjordanie, où il doit y subir une opération à cœur ouvert.

Selon lui, il n’a pas besoin d’une ambulance, mais les coordinateurs des services de santé palestiniens lui ont fait comprendre que leurs homologues israéliens estimaient que cela était une condition préalable.

« J’ai raté l’occasion de quitter l’enclave pour [me faire soigner parce que] je n’ai pas d’argent », s’est-il désolé.

« Au moins trois patients sont morts en juin parce qu’on leur avait refusé des autorisations de sortie »

Pour d'autres, le problème est lié à la sécurité.

L’organisation Israeli Physicians for Human Rights a dit être intervenue en faveur de 138 patients de Gaza à qui l’on avait interdit l’entrée en Israël pour des raisons de sécurité, et elle a pu obtenir des autorisations de sortie pour plus de 50 d’entre eux.

Munir Mahmoud, un habitant de Gaza de 43 ans souffrant d’un cancer, a affirmé que pour les mêmes raisons de sécurité, il devait payer plus de 1 600 dollars à une entreprise de sécurité privée israélienne pour l’escorter d’Erez à la frontière jordanienne, puisqu’il devait se faire soigner à Amman.

« Je ne peux pas payer cette somme exorbitante. Je suis un chauffeur de taxi qui perçoit un salaire journalier », a-t-il indiqué à IRIN. Son visa pour la Jordanie devait expirer le 23 octobre et il n’a toujours pas quitté Gaza.

shg/ar/mw/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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