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Vives préoccupations humanitaires près de la frontière turque

Des dizaines de familles quittent les villages situés près de la frontière entre l’Irak et la Turquie depuis le 21 octobre, rejoignant des centaines d’autres qui ont déjà fui la région tandis que la tension monte entre les rebelles kurdes de Turquie et l’armée turque, selon plusieurs responsables locaux.

Le 21 octobre, au moins 17 soldats turcs ont trouvé la mort au cours d’une embuscade transfrontalière tendue par les rebelles kurdes dans le nord de l’Irak, un incident qui n’a fait qu’intensifier les pressions exercées sur le gouvernement turc en faveur du lancement d’une offensive militaire en Irak.

« Ce sera un désastre. Les familles qui vivent près de la frontière sont généralement [pauvres] et sont forcées de fuir, un simple baluchon sur le dos, laissant derrière elles leur passé et le confort de leur famille pour se diriger vers l’inconnu », a déploré Kalif Dirar, haut responsable du gouvernement régional kurde.

« Avec le meurtre des soldats turcs, les familles ont pris peur, et pour ne rien arranger, les rebelles kurdes ont enlevé huit autres [soldats], semant la panique au sein de la population locale, qui craint des représailles musclées de la part de l’armée turque », a ajouté M. Dirar. « Selon nos informations, plus de 3 000 individus ont fui les villages situés près de la frontière pour se rendre dans des régions proches d’Erbil, de Sulaymaniyah ou de Dohuk ».

Selon M. Dirar, le nombre de personnes déplacées en provenance de la région frontalière s’élève à près de 5 000.

Manifestations dans la capitale

Quelque 600 Irakiens ont manifesté à Bagdad, la capitale, le 23 octobre, pour protester contre les attaques de la guérilla kurde, et ont demandé au gouvernement central de prendre des mesures immédiates pour maintenir la paix dans la seule région relativement sans risque d’Irak.

Sergevaz Lafaw, un commandant rebelle kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a expliqué à IRIN que les habitants ne devraient pas craindre que des attaques soient menées contre leurs domiciles, et que les combattants du PKK n’avaient aucun intérêt à les prendre pour cible.

« L’offensive est menée contre les soldats turcs et nous ferons le nécessaire pour que nos résidents restent hors de danger », a assuré M. Lafaq.

Historique du PKK

Le PKK, fondé dans les années 1970, combattait depuis 1984 pour la création d’un Etat indépendant au Kurdistan turc, dans le sud-est de la Turquie. Depuis les années 1990, pourtant, le parti appelle à l’octroi d’une plus grande autonomie aux Kurdes de Turquie plutôt qu’à l’indépendance du Kurdistan.

Plus de 30 000 personnes ont trouvé la mort au cours du conflit depuis 1984.


Photo: Google Maps
Carte de l'Irak et de la région environnante montrant les zones où les rebelles kurdes du PKK ont attaqué les soldats de l'armée turque et les villes où les Irakiens se sont réfugiés suite à ces attaques
Rastgo Muhammad Barsaz, porte-parole de l’organisation non-gouvernementale (ONG) Kurdistan Campaign to Help Victims of War [la Campagne kurde d’aide aux victimes de la guerre], a instamment prié les deux parties prenantes au conflit de baisser les armes avant que des centaines de familles ne soient déplacées, blessées ou tuées dans la région.

« Il est encore temps de conclure un accord sûr et intelligent. Nous devons épargner au peuple irakien toute nouvelle destruction et toute souffrance supplémentaire, particulièrement dans une région considérée comme sans risque et calme », a poursuivi M. Barsaz.

Selon M. Barsaz, les populations déplacées ont besoin de tentes, de colis de nourriture, de médicaments et de chauffe-eau.

« Les ONG locales devraient être approvisionnées en matériel de secours, et particulièrement en colis alimentaires et en tentes. Nous ne connaissons pas l’issue finale de ce désaccord, mais ce dont nous sommes sûrs, c’est que seules les populations locales en souffriront, et que nous devons prévenir le chaos humanitaire », a-t-il conclu.

Le 22 octobre, un convoi de plusieurs dizaines de véhicules militaires turcs transportant des soldats et de l’artillerie lourde s’est dirigé à grand fracas vers Sirnak, une ville du sud-est, plus proche de la frontière irakienne.

as/ar/mw/nh/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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