Alors que les campagnes d’affichage et de sensibilisation à l’épidémie de choléra se poursuivent à Bagdad, les autorités des pays voisins de l’Irak prennent les mesures appropriées pour prévenir une propagation de l’épidémie sur leur territoire.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé les pays de la région à renforcer leur programme de surveillance et de lutte contre le choléra, après qu’au moins 45 cas de choléra eurent été relevés en Iran.
Le ministère jordanien de la Santé a commencé à mettre en œuvre un plan de contingence, a expliqué à IRIN Ali Assad, responsable du Comité national de lutte contre les épidémies au ministère. Mais toute fermeture des frontières a été écartée par les autorités jordaniennes.
« Nous avons les traitements anti-choléra pour soigner la maladie si elle se déclarait. Il n’est donc pas nécessaire actuellement de fermer les frontières, si nous appliquons les méthodes scientifiques recommandées pour la prise en charge de la maladie », a affirmé Bassam Hijawi, directeur du service de contrôle des maladies au ministère de la Santé.
Passagers de compagnies aériennes
Les gouvernements jordanien et irakiens ont convenu que les passagers de vols en provenance d’Irak seraient examinés et qu’un traitement préventif leur serait administré avant d’embarquer dans les avions en partance pour la Jordanie, ou à leur arrivée à Amman. Les autorités irakiennes délivreront également aux passagers des carnets de santé attestant qu’ils ne sont pas porteurs du choléra.
« Aucun traitement ne sera administré aux passagers détenteurs de carnets de santé attestant qu’ils ont déjà été immunisés contre la maladie. Ces carnets doivent être visés par les autorités irakiennes et approuvés par l’OMS, pour éviter que des personnes ne présentent de faux documents », a expliqué M. Hijawi.
La Jordanie et l’Irak ont également convenu qu’aucun passager se plaignant de maux de ventre ne devrait embarquer sur des vols à destination de la Jordanie, a-t-il précisé.
Le ministère de la Santé envisage également de suivre minutieusement les traitements administrés aux Irakiens vivant en Jordanie, en particulier dans les zones fortement peuplées. « Nous voulons nous assurer que les mesures appropriées sont prises lorsqu’on se trouve en face d’un cas probable de choléra », a fait remarquer M. Assad.
Photo: Afif Sarhan/IRIN |
Un enfant présentant les symptômes du choléra |
Tous les passagers en provenance d’Irak doivent fournir des informations concernant leur emploi, leur lieu de résidence en Irak comme en Jordanie. Les mesures de prévention interdisent également l’importation en Jordanie d’aliments autres que les boîtes de conserves.
Selon les autorités du service des grandes endémies, plusieurs douzaines de techniciens de laboratoire ont été dépêchés dans différentes régions du royaume pour effectuer des tests et s’assurer que le pays n’est pas touché par l’épidémie de choléra.
L’Irak est confronté à une épidémie de choléra – 3 300 cas dont 14 mortels depuis le mois d’août – en raison de la mauvaise qualité de l’eau et de l’absence de systèmes sanitaires adéquats.
« Le gens doivent faire attention à ce qu’ils mangent et lorsqu’ils vont aux toilettes », a expliqué M. Hijawi du ministère de la Santé, qui pense que toutes les mesures prises ne permettent pas d’affirmer que la Jordanie sera épargnée par le choléra, la maladie ayant été éradiquée depuis 1981.
« Il est impossible d’empêcher que le choléra ou toute autre maladie ne touche le royaume. Nous faisons tout ce que nous pouvons, et espérons qu’il y aura très peu ou pas de cas du tout de choléra », a-t-il souligné.
Mesures des autorités syriennes
La Syrie, pour sa part, doit prendre des mesures urgentes pour tenter de contrer la menace de la maladie. Les autorités du pays ne font subir aucun test de dépistage du choléra aux ressortissants irakiens entrant sur leur territoire.
Toutefois, avec les stocks de médicaments déjà disponibles et la fermeture de ses frontières aux réfugiés irakiens, la Syrie espère que l’épidémie de choléra se limitera à l’Irak.
Selon les témoignages de quelques Syriens présents à la frontière et d’un médecin du camp de réfugiés palestiniens d’Al-Tanf, côte syrien de la frontière avec l’Irak, aucun cas de choléra n’a été relevé.
« Il n’y a pas de cas de choléra dans le camp. Je n’ai pas entendu parler de symptômes de la maladie dans le camp d’al-Tanf ou d’al-Walid », a affirmé Ahmad Hassan, ajoutant qu’il n’avait pas pu envoyer les échantillons d’urine et de sang aux hôpitaux syriens et qu’il continuait de suivre la situation.
Bien que les camps de réfugiés semblent être plus exposés à la maladie, en raison de l’insuffisance des infrastructures sanitaires, les camps syriens offrent désormais des médicaments, une nourriture convenable et de l’eau potable.
Les réfugiés en Syrie ont été informés de l’épidémie de choléra par le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
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