La Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a condamné la pendaison d’un jeune adolescent par les insurgés talibans dans le district de Sangin de la province instable de Helmand, au sud de l’Afghanistan.
« Nous partageons la révulsion de la population afghane vis-à-vis de la manière très cynique dont les enfants et les jeunes gens sont pris pour cibles actuellement », a déclaré à IRIN Aleem Siddique, le porte-parole de la MANUA, le 2 octobre.
« Cela va à l’encontre de tous les principes de la société afghane et est contraire aux lois internationales, et nous condamnons sans réserve de tels actes », a-t-il poursuivi.
Le 30 septembre, des Talibans armés avaient pendu un adolescent de 15 ans accusé d’espionnage au profit de forces étrangères présentes en Afghanistan, a affirmé Ezatullah Mujahid, l’administrateur du district de Sangin.
Le corps du garçon était resté pendu à un arbre pendant près de quatre heures et une note d’avertissement, placée dans la bouche de l’adolescent, mettait en garde les habitants contre toute collaboration avec les troupes étrangères, a indiqué M. Mujahid.
L’adolescent avait été arrêté avec, dans ses poches, des dollars américains et un calepin où figuraient plusieurs numéros de téléphone, et il avait aussitôt été condamné à mort, a poursuivi M. Mujahid.
Qari Yusuf Ahmadi, un prétendu porte-parole des Talibans, avait confirmé l’exécution et précisé que toute personne travaillant pour le gouvernement du président afghan Hamid Karzai et les forces internationales qui le soutiennent subirait le même sort.
Les enfants, cibles des Talibans
Dans la matinée du 2 octobre, un kamikaze s’était fait exploser devant un bus transportant des agents de la police afghane, dans le secteur ouest de Kaboul. « L’explosion avait fait 11 morts, dont trois enfants », a révélé un communiqué du ministère afghan de l’Intérieur. Les Talibans ont revendiqué la responsabilité de cet attentat.
Dans un autre incident survenu le 30 septembre, deux enfants avaient été tués et cinq autres blessés dans la province de Khost, après l’explosion d’une bombe dissimulée dans un jouet, ont indiqué les autorités provinciales.
Selon Wazir Pacha, le porte-parole de la police locale, le jouet avait été abandonné exprès devant une habitation du district de Baak. Aucun groupe n’a pour l’instant revendiqué la responsabilité de l’explosion de l’objet piégé.
Les autorités afghanes et les forces internationales basées dans le pays ont plusieurs fois accusé les rebelles talibans d’utiliser les enfants comme des « boucliers humains » dans leur guérilla permanente.
Au cours d’une opération militaire dans la province d’Uruzgan, le 19 septembre, « les forces et des avions de la Coalition ont identifié dans une agglomération plusieurs insurgés qui utilisaient des enfants comme des « boucliers humains », a révélé un communiqué de presse de l’armée américaine.
Photo: Akmal Dawi/IRIN |
Les organisations de défense des droits humains se sont dites préoccupées par l'impact de la violence armée sur les enfants afghans |
Dans certaines régions très instables du pays, les écoles, écoliers et enseignants sont également la cible d’attaques fréquentes perpétrées par des hommes armés, supposés être proches des insurgés talibans. En conséquence, quelque 400 écoles ont été fermées dans les provinces du sud, et selon le ministère de l’Education, près de la moitié des enfants afghans n’ont pas accès à l’enseignement de base.
En avril, des insurgés talibans faisaient circuler une vidéo montrant un jeune garçon de 12 ans en train de décapiter un homme accusé d’activités anti-talibanes. Les organisations internationales de défense des droits humains, les chefs religieux et le gouvernement de l’Afghanistan avaient alors exprimé leur indignation et dénoncé la vidéo.
Selon les règles du droit humanitaire international, tous les belligérants doivent protéger les enfants et les populations civiles et s’abstenir de se servir d’eux à des fins militaires.
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