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La lutte contre les inondations

Pour Francis Egoliam, ces pluies diluviennes étaient un phénomène exceptionnel dans cette région aride du nord-est de l’Ouganda. Mais des vagues d’eau se sont mises à déferler sur sa propriété et les maisons en briques de boue séchées ont commencé à s’effondrer, laissant sa famille sans abri et sans nourriture.

« Nous pensions tous que la pluie n’allait pas durer ; mais nous nous sommes aperçus que cela devenait un phénomène quotidien, et les inondations ont commencé. Les eaux ont détruit nos cultures et nos maisons se sont effondrées », a dit M. Egoliam, en décrivant les épreuves endurées par son village, dans le camp d’Amaseniko du district d’Amuria.

Selon les responsables locaux, au moins 147 maisons du camp ont été détruites et la plupart des latrines ont été submergées.

« Mais le principal problème est que nos enfants ne vont pas à l’école actuellement », a déploré M. Egoliam, parce que quelque 500 personnes, déplacées par les inondations, ont trouvé refuge dans les bâtiments de l’école.

Les habitants du village sont retournés dans les jardins pour tenter de récupérer les cultures qui peuvent encore être sauvées. « Mais ce qui nous reste, c’est une moisson pourrie. Les arachides, les tubercules de manioc et les patates douces sont pourries », s’est désolée Margaret Akol, 36 ans, mère de huit enfants.

Certains villageois ont traversé des mares d’eau pour se rendre dans des zones plus sèches où le gouvernement et des responsables d’agences humanitaires essayent de faire le point de la situation.

« Les flots ont emporté ma bicyclette alors que je traversais un secteur inondé de Tukumu [un village situé à quelques kilomètres d’Amaseniko] pour aller à l’école, située 22 kilomètres plus loin. Désormais, je ne peux plus me rendre à l’école parce que la distance à parcourir est trop longue. Nous sommes complètement isolés. On se croirait dans une prison », a affirmé Henry Epau, un élève de 17 ans du cours secondaire Saint Francis.

Augmentation des cas de paludisme

Les inondations ont gravement endommagé les sanitaires et les systèmes de distribution d’eau ; et compte tenu du nombre important de latrines endommagées, des risques d’épidémies sont à craindre en raison de la présence d’eaux stagnantes devant les maisons du camp.

Selon Florence Asege, infirmière dans un centre médical public situé à cinq kilomètres du camp, on observe une augmentation des cas de paludisme, de diarrhées et d’infections respiratoires aiguës.

« Nous avons besoin de plus de médicaments, mais nous sommes isolés. Nous ne sommes que huit dans le centre, alors que nous recevons maintenant jusqu’à 76 patients par jour et que 60 d’entre eux souffrent de paludisme et de toux aiguë », a-t-elle expliqué.

« La situation générale est très mauvaise et difficile. Il y a deux jours, nous avons perdu deux enfants qui se sont noyés. Nous dormons dans des conditions déplorables parce que nous craignons que les maisons ne s’effondrent sur nous, nombre d’entre elles se sont déjà effondrées », a dit Robert Osujo, le représentant du camp d’Amaseniko.


Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a lancé un appel à l’aide d’urgence afin de recueillir 43 millions de dollars pour les populations ougandaises sinistrées.

Selon un bilan officiel, les inondations ont fait 18 morts, mais les responsables locaux font état de 45 décès, une différence de bilan que les représentants du gouvernement n’ont pas commentée.


Photo: Manoocher Deghati/IRIN
La nourriture manque car les inondations ont isolé les villageois et leurs moissons sont pourries
Des mesures d’urgence

La plupart des ponts de la région ont été détruits, a expliqué Musa Ecweru, le ministre d’Etat chargé de la gestion des risques de catastrophes, des secours et des réfugiés, le 24 septembre. M. Ecweru, qui coordonne aussi les opérations humanitaires dans la région, a indiqué que le district de Katakwi, par exemple, était complètement isolé et n’était accessible que par voie aérienne.

Il y a eu une accalmie de trois jours, qui a été interrompue le 23 septembre lorsqu’il s’est mis à pleuvoir de nouveau pendant 24 heures.

« Nous devons désormais compter sur les transports aériens pour distribuer des vivres dans les districts, et nous prions pour que la pluie cesse », a affirmé M. Ecweru, de Soroti.

En raison de la crise, le gouvernement a décrété l’état d’urgence la semaine dernière dans les régions sinistrées de l’est du pays. En 21 ans de pouvoir, c’est la première fois que le président Yoweri Museveni a recours à une telle mesure. Selon les prévisions de la météo, de nouvelles pluies pourraient frapper plusieurs régions d’Afrique dans les prochains jours.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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