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Reprise du financement des programmes de lutte contre le sida

Près d’un an après avoir bloqué une enveloppe de plus de 20 millions de dollars américains, destinée au financement des programmes de lutte contre le sida et la tuberculose au Tchad, le Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a annoncé cette semaine qu’il levait cette sanction qui a tant pénalisé certaines actions en faveur de la lutte contre la pandémie, ont indiqué des autorités sanitaires.

En novembre 2006, le Fonds mondial avait gelé un financement, sur cinq, d’un programme estimé à plus de 20 millions de dollars américains destinés à la lutte contre la pandémie au Tchad. Cette décision faisait suite à des allégations faisant état de détournement d’argent et de l’incapacité des organisations bénéficiaires à gérer ces fonds.

Selon Claire Mulanga, coordinatrice pays du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), les subventions versées n’ont pas été utilisées de manière appropriée par les organisations, ce qui explique que très peu d’actions ont été menées en faveur de la lutte contre la pandémie au Tchad.

« Etant donné que nous ne disposons pas de représentation sur place, il est indispensable que les principaux bénéficiaires de ces fonds aient les compétences requises pour bien gérer ces financements. Ce n’était malheureusement pas le cas au Tchad », a expliqué à IRIN/PlusNews Nicholas Demey, chargé de l’information au Fonds mondial. En outre, « des détournements d’argent ont été constatés », ce qui a poussé le Fonds mondial à prendre un certain nombre de mesures.

Depuis cet incident, les agences des Nations Unies, le gouvernement et les autres partenaires au développement ont pris certaines mesures « pour s’assurer que cela ne se reproduise plus », a-t-il ajouté.

Des procédures plus strictes ont été mises en place : les partenaires techniques seront davantage impliqués dans le processus ; désormais le Secrétariat du Fonds mondial suivra de plus près les activités du principal bénéficiaire ; des audits seront également effectués régulièrement, avec un contrôle plus rigoureux des dépenses.

« Les sommes détournées sont en train d’être remboursées et les auteurs de ces détournements ont été démis de leurs fonctions. A présent, il nous faut disposer des ressources humaines appropriées, afin de mener à bien ces projets », a poursuivi Mulanga.

Le Dr Barou Djouater, coordinateur du Programme National de Lutte contre le Sida, se félicite de cette initiative : « Nous avons travaillé dur pour remplir toutes les conditions posées par le Fonds mondial. Beaucoup de personnes ont souffert. A présent, nous nous mettons à la tâche ».

Le Tchad, qui affiche un taux de séroprévalence de 4,8 pour cent, comptait énormément sur les ressources du Fonds mondial. « Ce pays est très pauvre et très peu de bailleurs s’engagent à y investir. Le gel cette aide a donc constitué une énorme perte pour le pays. Il n’y avait aucun autre moyen d’obtenir de l’argent pour financer les programmes de lutte contre le sida », a expliqué Mulanga au correspondant d’IRIN/PlusNews.

Même si le Fonds mondial a continué à assurer l’approvisionnement en antirétroviraux, des médicaments permettant de rallonger l’espérance de vie des malades, certaines initiatives, telles que la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, les campagnes de sensibilisation de masse, ainsi que les projets de soutien aux orphelins, ont presque toutes été interrompues.

La guerre qui déchire la région occidentale du Darfour, au Soudan voisin, déstabilise de plus en plus l’est du Tchad. Les attaques perpétrées contre des civils en République Centrafricaine, au sud, ont entraîné des vagues de déplacés vers le Tchad, menaçant ainsi la sécurité de la région.

M. Mulanga a par ailleurs indiqué que le conflit et l’instabilité du pays ont également réduit les capacités du gouvernement à répondre efficacement à l’épidémie.
« Le sida ne fait pas partie des priorités…le gouvernement est davantage préoccupé par la gestion de ce conflit ».

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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