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Les malades chroniques des camps de réfugiés ont besoin d’être traitées d’urgence

Des milliers de réfugiés âgés et malades des camps voisins de Nahr al-Bared et de Badawi, dans le nord du Liban, ont besoin de recevoir des traitements d’urgence contre les maladies chroniques dont ils sont atteints – des traitements que les organisations humanitaires ne sont pas en mesure de leur procurer à l’heure actuelle, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

D’après les représentants du CICR basés au poste de contrôle militaire situé au sud du camp, des milliers de personnes ont besoin de recevoir un traitement contre diverses maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension artérielle et l’insuffisance rénale.

Depuis le 20 mai, date à laquelle l’armée libanaise a assiégé le camp et ouvert le feu avec ses tanks et son artillerie sur les positions tenues par des militants présumés du Fatah al-Islam, le camp est privé d’électricité, ce qui signifie que des médicaments comme l’insuline ne peuvent être conservés dans des réfrigérateurs standards.

Selon l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), un peu plus de 5 000 familles, c’est-à-dire environ 25 000 personnes, ont quitté le camp de Nahr al-Bared, qui compterait à présent quelque 15 000 personnes, selon les estimations des comités palestiniens basés dans l’enceinte de ce camp qui abritait initialement quelque 40 000 personnes au total. Selon un recensement de la population du camp, effectué par le Comité populaire palestinien (CPP), il en comptait plus de 31 000 en 2004.

Cancer

Selon une étude menée par le CPP à Nahr al-Bared, le camp présente l’un des taux de cancer par habitant les plus élevés du Moyen-Orient, et de nombreuses personnes atteintes de cette maladie nécessitent un traitement d’urgence vitale, actuellement indisponible, a révélé le CICR.

En février, le CICR a réalisé une étude d’évaluation portant sur l’accès des Palestiniens aux structures de santé dans la plupart des 12 camps du Liban, où vivent plus de la moitié des 400 000 réfugiés palestiniens. A Nahr al-Bared, selon les conclusions de l’évaluation, près de 30 pour cent des réfugiés souffrent de problèmes cardiaques, 17 pour cent d’entre eux souffrent de maladies neurologiques telles que l’épilepsie, et 16 pour cent, de diabète, selon Micheline Sarkis, responsable de terrain du département de santé du CICR à Beyrouth.

« C’est frustrant de ne pas avoir libre accès au camp pour pouvoir apporter les secours, mais nous restons en contact avec toutes les parties prenantes au conflit. La situation est extrêmement instable », a expliqué à IRIN Jordi Raich, qui dirige la délégation du CICR au Liban.

Le CICR est en train de décider s’il vaut mieux acheter les médicaments nécessaires localement ou bien les importer de Genève, en quelques jours, selon des représentants de l’organisation.

L’acheminement des secours du CICR

Dimanche dernier, le CICR a livré 14 tonnes de denrées alimentaires, trois tonnes de pain et 20 000 litres d’eau à Nahr al-Bared après avoir reçu la permission d’accéder au camp par l’intermédiaire du Croissant-Rouge palestinien (CRP). De ses bureaux régionaux d’Amman, l’organisation avait envoyé un convoi de 11 camions chargés de 200 tonnes de denrées alimentaires, qui attendait depuis deux jours d’avoir accès au camp.

Samedi dernier, le CICR a livré 22 000 litres d’eau et deux tonnes de nourriture (assez pour subvenir pendant une journée aux besoins de 1 200 personnes) ainsi que 4 000 bougies aux comités palestiniens opérant à l’intérieur du camp. Il s’agissait de la deuxième livraison de secours effectuée par l’organisation à Nahr al-Bared depuis le début de la crise, le 20 mai. Vendredi dernier, le CICR a également livré 17 000 litres d’eau.

Jusqu’à présent, l’organisation a acheminé 70 tonnes de nourriture au camp de réfugiés de Badawi, 10 kilomètres plus loin, où la plupart des quelque 25 000 Palestiniens déplacés de Nahr al-Bared se sont réfugiés.

UNWRA

L’UNRWA, qui a créé un site web d’urgence pour informer le public des actions qu’elle entreprend en vue de faire face à la crise, a chargé des camions de 4 000 paquets de pain, 58 000 litres d’eau et 2 000 paquets de nourriture (contenant chacun suffisamment de provisions pour nourrir une famille pendant 30 jours). Toutefois, l’agence attend toujours d’être autorisée à pénétrer dans le camp de Nahr al-Bared.

Au cours du week-end dernier, l’agence a distribué 4 000 matelas, 3 500 oreillers, 3 500 couvertures et 1 040 kits d’hygiène aux réfugiés déplacés du nord du Liban, ainsi qu’à ceux qui ont fui vers le sud, à Beyrouth, Sidon et Tyr, et vers l’est, dans la vallée de la Bekaa.

L’UNRWA fournit également des services d’eau et d’assainissement au camp de Badawi. Richard Cook, le directeur de la branche libanaise de l’UNRWA, a déclaré dimanche que l’un des employés palestiniens de l’agence avait été tué mardi. Les conditions au camp sont « très graves et tout à fait déplorables » puisque les réseaux d’eau potable, d’assainissement et d’électricité ne fonctionnent pas, a-t-il ajouté.

Le CRP, le seul service de secours d’urgence habilité à faire pénétrer ses ambulances dans le camp de Nahr al-Bared, n’a pas pu accéder au camp de toute la journée, vendredi dernier. Samedi, cependant, l’organisation a pu livrer de la nourriture, de l’eau et du matériel médical à l’aide de quatre ambulances. Elle a également fait sortir du camp les résidents handicapés à vie.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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