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Les agences humanitaires se barricadent tandis que Gaza s’embrase

La reprise des combats entre factions armées palestiniennes rivales a mis en état d’alerte les agences humanitaires qui craignent de nouvelles effusions de sang et l'enlèvement de leur personnel, dans une bande de Gaza en pleine tourmente.

Au cours des 14 derniers mois, plus de 400 Palestiniens ont trouvé la mort lors d’affrontements opposant principalement les milices affiliées au Hamas et au Fatah, deux partis politiques.

Les violences interpalestiniennes dont certaines sont claniques, et non politiques, ont fait autant de morts au sein de la population palestinienne que les opérations militaires israéliennes, selon un rapport des Nations unies publié cette année.

Au cours du premier trimestre de cette année, 119 Palestiniens ont été tués par leurs compatriotes, contre seulement 34 par l’armée israélienne, selon un rapport publié ce mois-ci par le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Neuf Palestiniens ont été tués depuis dimanche et plusieurs autres blessés au cours d’échanges de tirs à Gaza City et dans le Nord de la bande de Gaza, tandis que des scissions apparaissent au sein du gouvernement d’unité palestinienne, en place depuis fin février.

Hani Kaouasmi, le ministre de l’Intérieur, a démissionné de ses fonctions lundi, affirmant qu’on ne l’avait pas doté d’une autorité suffisante pour maintenir la sécurité. Ismail Haniyeh, le Premier ministre palestinien, a désormais personnellement pris le contrôle de la sécurité à Gaza.

Bien que les factions palestiniennes rivales aient conclu une nouvelle trêve lundi soir pour mettre un terme à deux jours d’affrontements, selon Ghazi Hamad, le porte-parole du gouvernement, leurs précédents accords n’ont pas été respectés et des fusillades sporadiques ont eu lieu depuis lors.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déclaré qu’il poursuivrait ses activités dans la bande de Gaza en cas de reprise des affrontements. Le CICR s’assurera par ailleurs que le personnel médical d’urgence est en mesure de se rendre auprès des blessés palestiniens, et il sera très attentif à la situation sécuritaire dans les hôpitaux de Gaza.
 
« Les ambulances doivent être autorisées à se rendre auprès des blessés ; pourtant au cours des précédents affrontements, elles ont été bloquées à des postes de contrôle informels. Nous avons rencontré les différents groupes pour tenter de faire en sorte que cela ne se reproduise pas », a déclaré à IRIN Bernard Burrett, porte-parole du CICR, depuis Jérusalem.

Dimanche dernier, les différentes milices armées avaient de nouveau mis en place des postes de contrôle à des intersections stratégiques de Gaza City, et des miliciens armés et masqués procédaient au contrôle des véhicules.

Les hôpitaux de Gaza ont eux aussi été le théâtre d’affrontements dans le passé – selon M. Burrett, il s’agit d’ailleurs d’une autre question préoccupante.

« Nous n’acceptons pas le port d’armes dans les hôpitaux. Ils peuvent peut-être mettre en place une sorte de périmètre de sécurité – mais il ne doit pas y avoir de combats au sein des hôpitaux », a-t-il souligné.

Le CICR dispose d’un stock important de matériel médical et a distribué des kits pour « blessés de guerre », comprenant des médicaments et du matériel de pointe, spécifiquement adaptés pour le traitement des blessures par balle ou causées par des explosions, a-t-il ajouté.

« Nous disposons d’un stock suffisant de matériel médical dans la bande de Gaza et nous pouvons le renforcer, si nécessaire. Nous travaillons en coordination étroite avec le ministère palestinien de la Santé et nous pouvons transporter du matériel de Ramallah, en Cisjordanie, à la bande de Gaza, si besoin », a déclaré M. Burrett.

Les agences des Nations unies sous les balles

Quant aux agences des Nations unies, elles ont renforcé d’une plaque métallique les portails d’entrée de leurs trois complexes situés à Gaza City depuis que des tireurs ont tenté d’abattre John Ging, le directeur de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugies palestiniens dans le Proche-Orient (UNRWA), en mars.

Ce mois-ci, un incident similaire s’est produit à l’occasion d’un événement sportif organisé par l’UNRWA pour les enfants de Rafah, une ville du Sud, et a fait un mort et huit blessés, dont deux enfants.

Désormais, l’UNRWA fonctionne avec un maximum de 10 employés internationaux à la fois dans la bande de Gaza. Toutefois, selon Stuart Shepherd, responsable des affaires humanitaires d’OCHA, OCHA poursuivra son programme d’aide.

L’UNRWA a été mis en place pour dispenser aux réfugiés palestiniens des services essentiels liés notamment à la nourriture, à la santé, à l’éducation et au traitement des déchets. Gaza compte 1,3 million d’habitants dont une majorité sont officiellement réfugiés.

Menaces d’enlèvements

« Les organisations continuent de remplir leurs mandats par le biais d’organisations locales partenaires et d’employés palestiniens. Dès lors, retirer l’ensemble du personnel international aurait un impact plus symbolique que pratique », a expliqué M. Shepherd.

« Mais les menaces d’enlèvements sont réelles et font partie de notre vie quotidienne à Gaza ».

Dans la bande de Gaza, la situation économique désastreuse contribue à un effondrement de la structure sociale et de l’ordre public, et alimente le désespoir croissant des habitants, a ajouté M. Shepherd.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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