1. Accueil
  2. Middle East and North Africa
  3. Israel

Un haut représentant de l'ONU s'inquiète de la situation des enfants

La représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies (ONU) pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy, s’est entretenue avec les enfants du camp de réfugiés d’Askar, près de la ville de Nablus, en Cisjordanie, et de la ville israélienne de Sderot détruite par les tirs de missiles provenant de localités proches de la bande de Gaza.

La clôture de sécurité entre Israël et la Cisjordanie a de très graves conséquences humanitaires sur les enfants palestiniens, et l’autorité palestinienne devrait faire bien plus pour empêcher les jeunes de rejoindre les factions armées, a-t-elle expliqué.

« La situation est plus dramatique que je ne l’imaginais. J’ai passé du temps à discuter avec des jeunes et j’ai été surprise par leur sentiment d’impuissance et de désespoir. Je me suis rendue dans d’autres régions très marquées par le conflit et où les enfants étaient plus déterminés et plus enjoués. Ici, ils le sont moins, en particulier dans les camps de réfugiés palestiniens », a-t-elle fait remarquer.

Depuis 2000, près de 1 045 enfants ont été tués, dont 927 Palestiniens et 118 Israéliens, selon l’organisation Remember the Children.

Mme Coomaraswamy a dit avoir abordé la question très controversée de la clôture de sécurité avec Mme Tzipi Livni, la ministre israélienne des Affaires étrangères.

Les 703 kilomètres de barrière empêchent de nombreux enfants palestiniens d’accéder à l’éducation et aux soins de santé, car ils doivent parcourir des distances plus longues à travers les nouveaux points de contrôle où ils sont parfois refoulés par les soldats israéliens.

« Je reconnais à l’Etat d’Israël le droit à la sécurité. Mais, je continue de penser que les conséquences humanitaires de cette clôture de sécurité sont telles que la situation devient intolérable », a ajouté Mme Coomaraswamy.

La représentante spéciale a ainsi suggéré à Israël de créer une commission indépendante pour se pencher sur le parcours de la clôture de sécurité et étudier la structure complexe des autorisations liées au passage des points de contrôle.

« Cette clôture a été construite pour protéger les civils. Chaque centimètre a été examiné par les tribunaux israéliens dont la réputation internationale est indiscutable. A mon avis, il y a eu des cas où les tribunaux ont dû faire le choix de la sécurité face à la qualité de vie des populations civiles », a indiqué M. Livni.

Selon Mme Coomaraswamy, les peines de prisons prononcées à l’encontre des enfants palestiniens n’ont fait qu’alimenter le cycle de la violence.

Quelque 398 enfants palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes. Tout enfant palestinien ou israélien est responsable des délits qu’il est susceptible de commettre dès lors qu’il a atteint les 12 ans révolus, un âge juridique bien inférieur à celui en vigueur dans de nombreux pays.

« Les enfants sortent très endurcis et très marqués par cette expérience », a-t-elle souligné.

Mme Coomaraswamy a suggéré que les enfants soient traduits devant une juridiction civile, plutôt qu’une cour martiale, car les tribunaux civils ont tendance à prononcer des peines moins sévères.

La représentante spéciale a également rencontré Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, et a estimé que cette dernière devait tout mettre en œuvre pour faire respecter l’accord de 2003 interdisant à toutes les factions armées d’utiliser des enfants pour commettre des actes de violence.

« Des enfants et des mineurs sont recrutés pour commettre des actes de violence politique. Ces enfants disent ouvertement être impliqués dans ces agressions et ne semblent pas se rendre compte qu’ils commettent des actes répréhensibles. C’est un sérieux problème pour l’Autorité palestinienne », a-t-elle ajouté.

Selon Mme Coomaraswamy, Israël et l’Autorité palestinienne ont décidé de relancer la commission tripartite, un organe mixte chargé d’examiner le contenu des manuels scolaires, en particulier les manuels scolaires palestiniens qui, selon les autorités israéliennes, incitent les jeunes palestiniens à haïr Israël.

Elle a en outre exhorté les deux camps à respecter le droit humanitaire international en faisant la distinction entre les cibles militaires et civiles et à ne pas recourir à une force disproportionnée.

« Les organisations terroristes ciblent intentionnellement les civils et les enfants, alors que les forces de défense israéliennes, dans la lutte contre les terroristes qui se cachent parmi les populations civiles, font tout pour protéger les civils et les enfants », a dit Mme Livni.

Malgré le traumatisme et le sentiment de vengeance qui les animent, les enfants palestiniens et israéliens n’aspirent qu’à la paix, a dit Mme Coomaraswamy.

« J’espère que la voix des enfants sera entendue et que l’on s’acheminera vers la paix », a-t-elle ajouté.

Mme Coomaraswamy n’a pas été autorisée à se rendre dans la bande de Gaza, mais elle a pu s’entretenir par vidéoconférence avec des enfants palestiniens pendant deux heures


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join