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Une élection présidentielle sans incident majeur

Les Mauritaniens se sont rendus aux urnes dimanche pour élire un président civil et mettre fin à près de 29 années de régime militaire, un scrutin qui s'est déroulé dans de bonnes conditions, selon les observateurs.

« Avant, les résultats du scrutin étaient connus d’avance, mais cette fois-ci l’issue est vraiment incertaine », a déclaré Harouna Tirera, un électeur de Nouakchott, la capitale.

Selon le ministre de l’Intérieur, 82 pour cent des électeurs inscrits ont voté et les deux candidats qui se dégagent actuellement sont l’ex-ministre Sidi Ould Sheikh Abdellahi et l’opposant Ahmed Ould Daddah, des membres de la société civile.

Aucun des deux candidats n’ayant réuni plus de 50 pour cent des voix, un deuxième tour de scrutin est prévu le 25 mars.

La Mauritanie est un des pays les plus vastes d’Afrique, mais aussi un des moins peuplés. Pendant 21 ans, il a été dirigé par le colonel Maaouya Ould Sid Ahmed Taya qui a été renversé en août 2005 par le colonel Ely Ould Mohamed Vall.

Le président Vall a entrepris d’importantes réformes démocratiques qui ont permis notamment d’avoir un système judiciaire plus indépendant, un contrôle moins strict des médias, et une commission électorale indépendante.

Le processus électoral a débuté en juin 2006 par un référendum sur une nouvelle Constitution, suivi des élections municipales et législatives, en novembre de la même année. Dans l’histoire de la Mauritanie, ces élections sont considérées comme les plus justes jamais organisées dans le pays.

De même, pour la première fois, les Nations Unies ont apporté une assistance technique au processus électoral, grâce aux 12 millions de dollars versés par des donateurs.

Le taux de participation au scrutin de dimanche dernier a été très élevé à Nouakchott où, malgré la forte chaleur et les vents de sable, de nombreuses personnes faisaient la queue devant les bureaux de vote.

A Atar et Nouadhibou, deux villes du nord du pays, les files d’attente d’électeurs ont commencé à se former dès cinq heures du matin, soit deux heures avant l’ouverture des bureaux de vote, ont constaté des observateurs de l’Union européenne (UE).

Selon les observateurs, le scrutin s’est passé dans de bonnes conditions. « Nous n’avons reçu aucune plainte concernant les procédures de vote », a déclaré Marie-Anne Isler-Beguin, la responsable de la mission de 81 observateurs dépêchée par l’UE.

« Il n’y a pas eu d’incidents majeurs », a fait remarquer Vijai Makhan, l’envoyé spécial de l’Union Africaine (UA) qui avait dépêché une équipe de 15 observateurs.

A Koubeni, une ville de l’ouest de la Mauritanie, le président d’un bureau de vote qui avait refusé l’accès du bureau au représentant de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a immédiatement été relevé de ses fonctions, a indiqué la CENI.

Après avoir voté, le président Vall a déclaré à la presse qu’il s’agissait d’un jour important pour son pays qui n’était qu’au début d’un long processus.

« Il nous reste beaucoup à faire [pour transformer la Mauritanie en pays démocratique], mais je suis persuadé que le peuple de Mauritanie est capable de faire ce qu’il faut pour venir à bout de ce processus », a-t-il indiqué.

Le retour de l’armée dans les casernes sera un moment critique, a commenté Cédric Jourde, un expert politique de l’université d’Ottawa qui suit de très près l’évolution de la politique en Mauritanie.

Selon lui, il reste à voir dans quelle mesure les militaires vont « accepter d’être aux ordres d’un chef d’Etat qui n’est pas issu de l’armée » et d’un gouvernement civil.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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