Les manifestants entendaient ainsi exiger l’annulation des décrets signés cette semaine par le Président Laurent Gbagbo qui réhabilitaient trois hauts fonctionnaires de l’Etat suspendus de leur fonction à la suite du scandale des déchets toxiques déversés à Abidjan en septembre dernier.
M. Gbagbo avait, par ailleurs, limogé les directeurs de Fraternité-Matin, le quotidien national, et de la RTI, la radiodiffusion télévision ivoirienne.
« Nous manifestons contre les décisions toxiques de Laurent Gbagbo de réhabiliter des assassins », a expliqué Mme Salimata Porquet, la présidente du Forum international des femmes pour la paix et le développement (FIFEM). « Aujourd’hui, c’est l’entrée en matière. Demain, nous serons plus nombreuses, jusqu’à ce que le chef de l’Etat revienne sur sa décision. »
En effet, les fonctionnaires réhabilités avaient été épinglés par le rapport d’enquête demandé par le Premier ministre, Charles Konan Banny, pour faire la lumière sur le scandale des déchets toxiques qui auraient provoqué la mort d’une dizaine de personnes et fait courir de graves risques pour la santé des populations.
Surpris par la décision du Président, M. Banny avait alors déclaré qu’il s’opposerait à l’application des décrets présidentiels.
Les relations entre le Président Gbagbo et son Premier ministre, Charles Konan Banny, se sont dégradées depuis que le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé de reporter en 2007 l’élection présidentielle prévue initialement en octobre 2006 et de réduire considérablement les prérogatives de M. Gbagbo en donnant des pouvoirs élargis à M. Banny.
Selon certaines sources gouvernementales, plusieurs médiations sont en cours pour désamorcer la crise entre les deux plus hauts responsables de l’exécutif ivoirien. Ainsi, l’ambassadeur des Etats-Unis, Aubrey Hooks, et deux officiers supérieurs de l’armée ivoirienne, le général Philipe Mangou (chef d’Etat-major) et le général Tiape Kassarate (commandant de la gendarmerie), se sont rendus à Yamoussoukro pour rencontrer le Premier ministre.
La Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) mène également des tractations pour tenter d’apaiser les tensions entre MM. Gbagbo et Banny.
Vendredi, le Groupe de travail international (GTI) tiendra à Abidjan sa première réunion mensuelle depuis l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1721.
Cette résolution prolonge d’une année la période de transition, conformément aux recommandations de l’Union Africaine.
Depuis la courte guerre civile de 2002, la Côte d’Ivoire est divisée par une rébellion armée qui occupe la moitié nord du pays. Quelque 10 000 Casques bleus des Nations Unies et soldats de la force française de l’opération Licorne sont déployés le long de la zone de confiance pour s’assurer que l’armée, la rébellion et les milices armées respectent le cessez-le-feu.
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