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Les agences humanitaires s’inquiètent pour la sécurité de leur personnel

Les agences humanitaires présentes à Abéché, une ville située dans l’est du Tchad, envisagent d’évacuer le personnel non essentiel après l’offensive menée samedi dernier par les rebelles.

Dans la région d’Abéché, les agences humanitaires prennent en charge des dizaines de milliers de réfugiés et de déplacés internes tchadiens.

« Nous sommes en train d’étudier les différentes solutions qui s’offrent à nous », a déclaré Marcus Prior, porte-parole du Programme alimentaire mondial (Pam) en Afrique de l’Ouest. « Nous souhaitons maintenir notre personnel essentiel à Abéché et nous allons faire tout notre possible pour y parvenir. Nous surveillons bien évidemment l’évolution de la situation et cherchons à évacuer le personnel non essentiel le plus vite possible. »

Un entrepôt du Pam qui abritait 483 tonnes d’aide alimentaire d’une valeur d’environ 500 000 dollars américains, et un autre appartenant au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont été pillés, a annoncé M. Prior. Aucun incident parmi le personnel des deux agences onusiennes n’est à déplorer, a-t-il précisé.

Peu d’informations sont disponibles quant à l’identité des pilleurs, mais selon des témoignages, la population civile aurait profité de la présence des rebelles dans la ville d’Abéché pour piller et incendier les bâtiments administratifs, la maison du gouverneur et celle du Président Idriss Déby, qui se trouvait alors à l’extérieur d’Abéché. Plusieurs prisonniers ont été libérés, certains avaient encore les mains menottées et les chevilles enchaînées.

« Pour le moment, le désir de revanche est bien présent, et c’est cela qui est dangereux », a affirmé un habitant, qui a requis l’anonymat. « Selon moi, les rebelles ne s’en sont pas pris à la population locale. Au contraire, c’est la population locale qui a profité de la présence des rebelles pour s’adonner à des pillages et à des vols. La police patrouille le secteur afin de récupérer les marchandises volées. Les gens ont peur et ont ainsi commencé à restituer les objets volés. »

Située à 700 km à l’est de N'djamena, la capitale, la ville d’Abéché sert de base à des organisations internationales qui portent secours à 218 000 réfugiés soudanais de la région du Darfour voisin et à 90 000 déplacés internes.

Le Tchad a accusé le Soudan de soutenir les rebelles opposés au gouvernement d’Idriss Déby, ce que Khartoum a catégoriquement démenti.

Le gouvernement tchadien a annoncé dimanche avoir repris le contrôle d’Abéché. Marcus Prior a, quant à lui, déclaré que la ville avait retrouvé son calme après les affrontements qui ont éclaté samedi à l’intérieur et à l’extérieur de la ville.

« Nous sommes bien évidemment très inquiets et nous ne savons pas comment nous allons pouvoir poursuivre nos principales opérations dans l’est du Tchad », a souligné M. Prior. « En revanche, toutes les opérations de distribution d’aide alimentaire pour le mois de novembre ont été bouclées, et douze camps, implantés dans l’est du pays, ont déjà reçu des vivres pour le mois de décembre. C’est un environnement de travail extrêmement difficile », a-t-il reconnu.

Toujours selon le porte-parole du Pam, les camps sont situés dans « une région très instable » et sont protégés par les gendarmes tchadiens.

Le gouvernement tchadien a tenté dimanche d’apaiser les peurs alors que l’armée française, qui dispose de bases au Tchad et notamment une à l’extérieur d’Abéché, annonçait l’arrivée d’une colonne de rebelles sur N’djamena. En avril dernier, des centaines de rebelles avaient lancé une attaque sur N’djamena, qui avait entraîné la mort de plus de 200 personnes.

L’armée française avait aidé à repousser l’offensive en lançant une opération aérienne au cours de laquelle des bombes avaient été larguées sur les rebelles. Elle accomplit régulièrement des opérations de surveillance aérienne et fournit un appui logistique à l’armée tchadienne, mais sans jamais directement engager des troupes au sol pour s’opposer à l’avancée des rebelles.

Aucune information n’est disponible quant au nombre précis de rebelles présents au Tchad. Outre le fait de vouloir renverser le gouvernement d’Idriss Déby, les rebelles n’ont révélé que très peu d’indications sur leurs motivations. Le mouvement serait composé d’une douzaine de groupes différents, qui se font et se défont sans cesse.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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