« Nous avons envoyé des équipes patrouiller dans les secteurs d’où nous nous sommes retirés afin de s’assurer qu’il n’y a pas d’éléments de la [LRA] susceptibles de provoquer des troubles.
Nous souhaitions par la même occasion vérifier qu’aucun membre de ce mouvement n’était présent dans la région », a indiqué le lieutenant Chris Magezi, porte-parole de l’armée dans la région du nord de l’Ouganda.
Conformément à l’accord de cessez-le-feu signé le 26 août entre la LRA et le gouvernement ougandais, les rebelles avaient jusqu’au 19 septembre pour rejoindre deux sites de cantonnement du Sud-Soudan en empruntant les corridors sécurisés qui ont été spécifiés. Ils devaient y séjourner pendant toute la durée des pourparlers.
Mais les rebelles accusent l’armée ougandaise d’avoir encerclé les deux sites de cantonnement au Sud-Soudan : Owiny Ki-Bul, dans l’Etat d’Eastern Equatoria, et Ri-Kwangba, dans l’Etat de Western Equatoria.
La semaine dernière, la délégation de la LRA aux pourparlers de Juba a menacé de quitter la table des négociations si les forces de défense ougandaises ne retiraient pas leurs troupes des deux sites. Les allégations de la LRA ont été rejetées catégoriquement par les autorités ougandaises.
Au cours du week-end, la commission d’enquête dépêchée dans la région d’Owiny Ki-Bul a pu constater que les rebelles ne se trouvaient plus sur le site de cantonnement.
Selon le major Félix Kulayigye, autre porte-parole de l’armée, les forces de défense ougandaises sont retournées sur les corridors sécurisés créés pour les rebelles afin qu’ils puissent accéder aux sites de regroupement, mais aucun combat n’a été signalé.
« Les forces de défense ont repris leur mission de protection de la population », a-t-il souligné. « Nous avons retrouvé les positions que nous occupions avant la signature de l’accord de cessez-le-feu ».
Pour MM. Magezi et Kulayigye, l’armée n’envisage pas d’aller au-delà des zones qu’elle contrôlait avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Nul ne peut dire pour l’instant quel impact le redéploiement de l’armée ougandaise pourrait avoir sur les pourparlers de Juba censés mettre fin à deux décennies de guerre civile qui ont fait des milliers de morts et près de deux millions de déplacés.
Selon Ayena Odongo, délégué de la LRA, cette « déclaration de guerre » ne les fera pas quitter la table des négociations.
« Nous continuerons à participer aux pourparlers avec toute notre détermination à faire la paix, malgré la déclaration de guerre du gouvernement. Nous laissons à la communauté internationale et au peuple ougandais le soin de désigner ceux qui font preuve de mauvaise foi », a-t-il précisé.
A en croire d’importants membres des délégations du gouvernement et de la rébellion, les deux parties sont très proches d’un accord, malgré les divergences à propos du contenu réel de l’accord de cessez-le-feu et les charges de crimes de guerre retenues par la Cour internationale de justice de la Haye à l’encontre les leaders de la LRA.
Dans deux interviews distinctes, Paddy Ankunda, porte-parole de la délégation de Kampala et Martin Ojul, le chef de la délégation de la LRA ont indiqué qu’un règlement final interviendrait très prochainement.
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