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Une population démunie et un taux de chômage record

Etienne Biyoghe, un jeune Gabonais de 19 ans, écaille patiemment le poisson au marché du Pont Nomba à Libreville, la capitale du Gabon. Autrefois, il rêvait de travailler dans un bureau, mais aujourd’hui, compte tenu du taux élevé de chômage que connaît son pays, Etienne se considère chanceux de gagner assez d’argent pour avoir de quoi manger à la fin de la journée.

« Je n’ai pas honte [de mon travail] », a confié Etienne Biyoghe, qui vient de terminer le lycée.

Son travail difficile peut lui rapporter jusqu’à 300 dollars américains par mois, soit une somme bien supérieure au salaire minimum qui, depuis 1970, est de 85 dollars. Le gouvernement prévoit toutefois d’augmenter le salaire minimum le mois prochain et de le faire passer à 155 dollars.

Au Gabon, un petit pays d’Afrique centrale riche en pétrole, en or, en manganèse et en minerais, le taux de chômage est d’environ 40 pour cent. Selon les statistiques des Nations unies, entre 60 et 70 pour cent de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, avec moins d’un dollar par jour.

La pauvreté endémique qui frappe le Gabon contraste avec son produit national brut (PNB) par habitant qui est plus de trois fois supérieur à celui des autres pays d’Afrique subsaharienne, un paradoxe qui n’échappe pas aux partis politique de l’opposition.

Cela fait 70 ans que le Président Omar Bongo, le doyen des chefs d’Etat africains, détient les rênes du pouvoir.

« Les populations des pays africains producteurs de pétrole sont celles qui ont les conditions de vie les plus difficiles », a déclaré le parlementaire Laurent Nzamba.

Au Gabon, la production pétrolière a baissé au cours des dernières années pour atteindre une moyenne de 265 000 barils par jour. Cependant, la manne pétrolière représente toujours environ 50 pour cent du revenu national. En outre, d’après les analystes, le prix de l’or noir devrait continuer à grimper, mettant ainsi le pays à l’abri de crises éventuelles à court terme.

Cependant, tout le monde ne partage pas le même optimisme et pense que l’économie gabonaise ne pourra pas progresser tant qu’Omar Bongo sera au pouvoir.

« Nos chefs mènent la grande vie, ont de grosses voitures et de belles villas, alors que la population est complètement démunie », a souligné Vincent Ndomba, un fonctionnaire du ministère des Finances.

David Cowam, économiste auprès de l’Economist Intelligence Unit de Londres, partage le point de vue de M. Ndomba.
« Le Gabon a depuis toujours fait les choses qu’il ne fallait pas faire », a-t-il affirmé.

Selon David Cowan, le gouvernement du Gabon a dilapidé la manne pétrolière en finançant des projets grandioses.

« Plutôt que d’investir dans le développement de systèmes de santé de base, le gouvernement a, en effet, préféré faire construire des hôpitaux et des universités, sans penser aux coûts à long terme », a-t-il ajouté.

Des analystes ont exhorté le gouvernement gabonais à diversifier son économie afin de compenser la baisse de la production pétrolière, en augmentant notamment sa production minière et développant des secteurs comme la pêche, les télécommunications, la construction et l’exploitation forestière, qui sont susceptibles de lui apporter de nouveaux revenus.

Cependant, la population gabonaise n’est pas très optimiste. Au marché aux poissons, Salomon Kontche a déclaré qu’il conseillerait à ses enfants de ne pas s’inscrire à l’université, mais de se chercher un travail manuel stable.

« Avec la crise économique, notre situation est précaire », a-t-il déclaré. « Il vaut mieux trouver une activité qui laisse une certaine autonomie ».


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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