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Le manque de financement menace les programmes VIH/SIDA

Le manque de financements, notamment de la part du gouvernement, compromet les programmes de santé publique en Ouganda et met en danger la vie de dizaines de milliers de personnes séropositives, a révélé un nouveau rapport.

Le rapport intitulé: ‘Financer les promesses: contrôler le financement du secteur de la santé ougandais d’un point de vue VIH/SIDA’ a été publié en juillet dernier par la Coalition pour la promotion de la santé et le développement social (HEPS-Ouganda), une organisation de consommateurs.

Ce rapport épingle le gouvernement ougandais en l’accusant de ne pas avoir tenu ses engagements, affirmant que les autorités n’ont consacré que cinq dollars par an et par habitant au secteur de la santé.

Selon HEPS-Ouganda, les Ougandais contribuent au financement du secteur de la santé de leur pays à hauteur de neuf dollars par an. Au total, seule la moitié des 28 dollars promis par le gouvernement et exigés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est versée en faveur de la santé publique.

Ce manque de financement a tout particulièrement affecté des milliers de personnes séropositives dont l’état de santé requiert un traitement antirétroviral (ARV), mais qui n’ont pas les moyens d’acheter les médicaments qui prolongent l’espérance de vie ou ne sont pas pris en charge par les programmes de distribution gratuite d’ARV, financés par les bailleurs de fonds.

Le gouvernement ougandais estime entre 150 000 et 200 000 le nombre de personnes ayant besoin d’une thérapie, mais les programmes actuellement en place ne permettent de mettre sous traitement que 78 000 patients.

Le docteur Apuuli Kihumuro, directeur général de la Commission ougandaise de lutte contre le sida, a reconnu que le manque de financement avait entravé les efforts de lutte contre la propagation de l’épidémie.

«On dirait que nos programmes ne sont pas parvenus à faire chuter le nombre de nouvelles contaminations, chaque année, on enregistre entre 100 000 et 130 000 nouveaux cas. La priorité a été donnée au traitement et au renforcement des capacités et non à la prévention», a-t-il expliqué.

Au cours des cinq dernières années, le taux de prévalence du VIH/SIDA s’est stabilisé aux alentours de six pour cent. Les observateurs se sont demandés si cette stagnation était une conséquence des fortes sommes d’argent qui avaient été investies dans les traitements, au détriment de la prévention.

Ainsi, selon la Commission ougandaise de lutte contre le sida, en 2005, seuls 12 pour cent des femmes enceintes séropositives avaient accès à un traitement visant à limiter la transmission du virus de la mère à l’enfant.

Pour d’autres, en revanche, les traitements doivent rester prioritaires car selon eux, les ARV permettent aux parents porteurs du virus de rester plus longtemps en vie et de s’occuper ainsi de leur famille et permettent aux personnes les plus jeunes de demeurer productives.

Cependant, selon le docteur Sam Onkware, haut responsable sanitaire, bien que proposer des traitements à un nombre accru de patients soit un élément positif, la présence de personnes séropositives en bonne santé au sein de la société peut renforcer l’idée selon laquelle le traitement est une solution à lui seul, laissant le reste de la population face à son sort.

«Il s’agit là d’un véritable défi, puisque nous allons nous retrouver avec davantage de personnes contaminées ; aujourd’hui, le préservatif est plus important qu’il ne l’a jamais été», a-t-il estimé.

La menace d’une éventuelle augmentation du taux de prévalence du VIH due à un manque de financement en faveur de la prévention a incité les responsables sanitaires à appeler à «une rapide évaluation» de la stratégie de prévention mise en place en Ouganda en 2006.

Après avoir été salué pour ses efforts dans la lutte contre le sida, qui ont permis au pays de ramener le taux d’infection au VIH d’environ 20 pour cent dans les années 90 à six pour cent une décennie plus tard, l’Ouganda a été la cible de nombreuses critiques de la part des activistes qui l’ont accusé d’avoir «fait marche arrière» en promouvant «l’abstinence seule» comme moyen de se protéger de l’infection au VIH, au détriment notamment du préservatif.

Le docteur Apuuli Kihumuro a affirmé que son pays «se remettrait au travail» et établirait un nouveau plan pour les cinq prochaines années afin que les domaines qui avaient été auparavant négligés ne le soient plus.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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