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Détérioration rapide de la situation humanitaire alors qu'Israël reprend les bombardements

Au moment où Israël intensifie ses bombardements sur le Liban, la France, l’Angleterre et les Etats-Unis tentent de conclure une entente permettant l’arrêt des hostilités et le possible déploiement d’une force multinationale.

Jeudi soir, la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, déclarait d’ailleurs que d’ici quelques jours, le Conseil de sécurité des Nations unies pourrait adopter une résolution impliquant un cessez-le-feu et des mesures en faveur de la paix dans la région.

Différentes propositions sont sur la table quant à la manière dont les troupes pourraient être déployées, ou encore quels pays pourraient y participer, ce qui inclut la possibilité de déployer une force de paix multinationale ou des Casques bleus des Nations unies.

Le projet de résolution préparé par la France, appelant à une cessation immédiate des hostilités, contient également un cadre politique global comprenant le désarmement des militants du Hezbollah, la démarcation des frontières internationales du Liban et les conditions d’un cessez-le-feu permanent.

« Je crois que nous travaillons bien et que nous sommes sur la bonne voie », a déclaré l’ambassadeur français aux Nations unies, Jean-Marc de la Sablière, juste avant de retourner en session de travail à huis clos au Conseil de sécurité, après déjà plusieurs journées de négociations diplomatiques.

Mais si la situation semble s’améliorer sur le plan politique, tel n’est pourtant pas le cas sur le plan humanitaire. Selon les médecins sur place, la crise sanitaire est imminente dans les villes et villages du Sud-Liban et la situation empire au fur et à mesure que les gens s’entassent dans les maisons.

De plus les pénuries d’eau potable et de nourriture engendrent une augmentation importante des maladies infectieuses.

« Plusieurs enfants déplacés ou ceux coincés dans leur village ont la typhoïde, la gale, des poux, de sévères diarrhées et des bronchites. Les personnes âgées ont des ulcères, une haute pression sanguine et des difficultés à uriner », expliquait le Dr Hussein Safa, médecin dans un centre du Sud-Liban.

Il ajoutait aussi que mis à part les maladies infectieuses, plusieurs personnes souffrent de problèmes psychologiques qui découlent directement des traumatismes associés aux bombardements.

Plusieurs milliers de Libanais sont toujours bloqués dans le sud, malgré les intenses bombardements d’Israël sur ce territoire adjacent à la frontière et les avertissements répétés d’Israël d’évacuer cette région.

« Ce n’est pas facile de laisser votre maison sans savoir quand vous y reviendrez », expliquait Maysoon Arbid, qui a pour sa part réussi à fuir le village d’Ainata, près de Bint Jbeil (sud) la semaine dernière.

Certaines familles ont jugé qu’il était trop dangereux de quitter leurs maisons, d’autres sont trop pauvres pour le faire et plusieurs autres encore ne peuvent pas se résigner à faire face à l’humiliation associée au fait de devenir un déplacé et vivre de la charité des autres.

Certaines villes du sud ont connu une augmentation de population soudaine avec l’affluence de personnes déplacées des régions voisines. La population de Rmeich (sud) serait passée de 5 000 à 25 000 personnes.

Selon Issam el-Hajj, un habitant de cette zone récemment déplacé sur Beyrouth, sa ville est très mal équipée pour gérer un accroissement aussi soudain.

Il estime que chaque résidence de Rmeich abrite probablement une cinquantaine de personnes. Et les habitants ayant épuisés leurs réserves de diesel, les générateurs nécessaires pour pomper l’eau du puit à l’extérieur du village sont à sec, donnant lieu à une grave pénurie d’eau potable.

Certaines personnes en sont réduites à boire l’eau des mares où s’abreuvait le bétail, une eau qui est souvent contaminée par de nombreuses bactéries.

Par ailleurs, le manque de carburant et les problèmes de distribution qui en découlent affecteront sérieusement la distribution de l’aide humanitaire et les opérations de sauvetage destinées aux populations du sud du pays, comme l’indiquaient les agences humanitaires des Nations unies.

« L’affaiblissement des approvisionnements en carburant sera une réelle catastrophe si celle-ci n’est pas adressée correctement », a expliqué Mona Hammam du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Liban. « Le carburant a toujours été importé dans ce pays et nous savons trop bien, en tant qu'acteurs humanitaires, que le Liban aurait été capable d’approvisionner la population tout entière sans le blocus militaire terrestre, maritime et aérien ».

Elle a ajouté que l’approvisionnement et la distribution appropriée du carburant sont tout à fait essentiels à la survie de toute une gamme d’industries aussi cruciales que le pompage de l’eau potable et la fabrication du pain. Si le problème n’est pas résolu immédiatement, c’est toute l’économie qui pourrait s’écrouler.

Enfin les agences humanitaires des Nations unies lancent également un signal à la communauté internationale pour que celle-ci n’oublie pas la crise humanitaire dans la bande de Gaza, apparemment tout aussi sérieuse que celle du Sud-Liban.

Des sources onusiennes indiquent que depuis le 28 juin, 141 palestiniens ont été tués à Gaza, dont 30 enfants, et 511 personnes ont été blessées par les bombardements israéliens.

« [Les habitants de Gaza] sont tout autant vulnérables que les 750 000 libanais qui fuient le Liban, mais ils ne peuvent aller nulle part du fait de la fermeture de toutes les frontières, et parce que le monde regarde ailleurs », déclarait Charles Clayton, directeur de Vision mondiale dans les territoires occupés. « C’est inévitable que l’attention médiatique se tourne vers le Liban, mais la crise à Gaza est de proportions similaires », ajoutait-il.

« En une seule nuit de combat, plus de vingt personnes sont mortes à Gaza et je ne crois pas que les choses se seraient passées de la même manière si le monde entier n’avait pas été tourné vers le Liban », expliquait Liz Sime, directrice nationale pour Care International. « Nous craignons qu’Israël voit cette situation comme une opportunité d’entreprendre certaines actions à Gaza et faire de véritables dommages ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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