« Au début, j’ai eu peur. Mais lorsque j’ai compris comment se transmettait la grippe aviaire, j’ai recommencé à acheter du poulet et toute ma famille en a fait de même », a expliqué Danielle Owona, occupée à débattre le prix des poulets au marché de la volaille de Yaoundé, la capitale.
Après la découverte en mars de près de 1 000 cadavres d’oiseaux dans une localité située à quelque 800 kms de Yaoundé, au nord du Cameroun, le gouvernement a lancé une campagne d’abattage de volaille. Des messages ont également été diffusés à la télévision et à la radio, recommandant aux Camerounais de ne manger que de la viande de poulet bien cuite. La consommation de la viande de poulet et d’oeufs a alors considérablement baissé, et les prix de la volaille sur les marchés ont chuté de 50 à 75 pour cent. A présent, la tendance est à la reprise, et les Camerounais se remettent à manger du poulet.
« Les gens ont compris que la maladie ne fera pas de victime humaine au Cameroun puisque généralement nous faisons bien cuire les poulets », a commenté Julius Nde Ndikuma, propriétaire d’un restaurant situé dans le district de Meleng, en plein cœur de Yaoundé. A l’en croire, il prépare et vend au moins une dizaine de poulets par jour.
L’Union européenne a offert 600 000 Euros au Cameroun pour aider le pays à lutter contre la propagation de la grippe aviaire. Ces fonds serviront à acheter des équipements de protection pour les agents sanitaires, a indiqué Aboubakary Sarki, le ministre camerounais de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales.
Selon Moussa Bashirou, coordinateur du Cameroun pour le Programme panafricain de contrôle des épizooties, une mise à niveau des laboratoires d’analyse du pays est également nécessaire.
« Le Cameroun doit renforcer les capacités de ses laboratoires pour permettre un diagnostique rapide et efficace de la maladie », a-t-il expliqué.
Dans un restaurant de Yaoundé où il prend son repas, Bernard Enow Ashu pense qu’il n’y a pas de raison d’avoir peur.
« La grippe aviaire est une maladie du monde occidentale…Ils ne font pas bien cuire ou rôtir les poulets avant de les manger, alors que chez nous, la viande est très bien cuite. Pourquoi donc devrions-nous craindre la maladie », a-t-il lancé, en savourant son poulet.
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