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L'ex-protégé du Président candidat à la magistrature suprême en 2007

L’annonce par l’ex-Premier ministre sénégalais Idrissa Seck de sa candidature à la prochaine élection présidentielle prévue en 2007 a occulté mardi les festivités marquant le 46e anniversaire de l’indépendance du Sénégal et la visite d’Etat qu’effectue le chef d’Etat libyen Muammar Gaddafi.

Agé de 47 ans, M. Seck, qui a récemment été libéré de prison après y avoir passé plusieurs mois, se présentera probablement contre son ancien mentor et actuel Président de la République, Maître Abdoulaye Wade qui, malgré ses 82 ans, a l’intention de briguer un deuxième mandat.

MM. Seck et Wade avaient été inséparables. M. Seck a occupé les fonctions de Directeur de cabinet du Président Wade, au lendemain de son élection à la magistrature suprême en 2000, puis celles de Premier ministre en novembre 2002. Dix-huit mois plus tard, il a été limogé par le Président en raison de dissensions internes au Parti démocratique sénégalais (PDS), sa famille politique.

En 2005, M. Seck a été accusé d’avoir détourné 17 milliards de francs CFA (32 millions de dollars) dans le cadre des Chantiers de Thiès, une ville dont il est encore le maire et qui est située à 70 de Dakar, la capitale. Il a été emprisonné en septembre 2005, sans jamais être jugé, puis remis en liberté en février 2006, à la grande joie de ses partisans.

Dans une sous-région qui a connu de nombreux coups d’Etat et guerres civiles, le Sénégal a la réputation d’être un pays démocratique et de tolérance. Depuis son indépendance de la France, en 1960, le Sénégal a toujours été une démocratie dirigée d’abord par le Parti socialiste, puis par le PDS, depuis l’élection de M. Wade en 2000.

Mais en mai 2005, le chef de file d’un petit parti d’opposition a été arrêté et accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat après qu’il ait exhorté la population à descendre dans la rue pour exiger la démission de M. Wade.

Peu de temps après un courant dissident a vu le jour dans les rangs des parlementaires du PDS lorsque 12 de ses députés proches de M. Seck ont décidé de quitter l’attelage de la coalition au pouvoir. A la suite de cette défection, le domicile de M. Seck a été attaqué et un responsable du mouvement des étudiants PDS poignardé.

En annonçant son retour sur la scène politique, M. Seck a indiqué : « La force politique sur laquelle je compte m’appuyer pour cela est d’abord le PDS, ma famille naturelle où donc des hommes et des femmes qui y partagent ma vision et mes valeurs t qui y sont majoritaires qu’ils soient manifestés ou cachés ».

M. Seck a également invité ses alliés politiques à former un mouvement d’opposition.

« Au-delà des formations politiques qui ont déjà décidé de s’associer à notre projet politique, j’adresse aussi à l’opposition patriotique un appel au rassemblement, un rassemblement de tous les citoyens et de toutes les citoyennes, qui après avoir contribué à l’alternance de mars 2000, en recherchent les fruits mûrs et portent leur choix sur moi pour servir le
Sénégal », a-t-il ajouté.

Le nouvel adversaire de M. Wade compte emporter l’adhésion de la majorité des membres du PDS et des Sénégalais de la diaspora.

Mais Souleymane Ndene Ndiaye, Directeur de cabinet du Président Wade a fait remarquer que M. Seck était encore passible de poursuite en déclarant à la presse que « le PDS conjugue l’affaire Idrissa Seck au passé. « Il [M. Seck] n’est pas blanc comme neige. La justice peut le reprendre à tout moment, surtout sur le
dossier des chantiers ».

« Cette affaire de candidature à la présidence de la République est tout à fait inopportune et prématurée. C'est là une manière de vouloir politiser un problème judiciaire en cours. Il ne faut pas que les Sénégalais tombent dans ce piège. Par conséquent, tant que ce dossier n'est pas vidé, ce monsieur n'a aucune qualité pour prétendre à des responsabilités d'Etat dans ce pays », a indiqué M. Abdou Fall, porte parole du PDS.

Et pour donner des gages aux opposants au régime actuel, M. Seck a affirmé qu’il n’a conclu aucun accord avec le Président de la république, M. Wade, ni politique, ni financier.

« J'ai recouvré ma liberté sur la base de deux ordonnances rendues respectivement par la Doyenne des juges et la commission d'instruction de la Haute cour de justice », a-t-il précisé.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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