Le premier à avoir mis la main à la poche est l’ancien représentant de la mission des nations unies en Côte d’Ivoire, le Béninois Albert Tévoèdjré. Au cours d’une émission télévisée, il a promis de verser 1 million de francs CFA (2000 dollars américains) sur le compte spécial ouvert par une coalition d’ONG appelée CRAC (Coalition républicaine pour des actions citoyennes.
« C’est un sursaut de salut public pour sauver la démocratie béninoise », a expliqué Reckya Madougou de l’ONG ELAN membre du CRAC.
Parallèlement au trois millions de fonds d’appui de la CRAC à la CENA, treize partis politiques, toutes tendances confondues, formait une nouvelle coalition, le « Collectif des partis politique pour la tenue de l’élection présidentielle à bonne date ».
« La démocratie béninoise est en danger. C’est l’avenir du Bénin qui est en jeu », a déclaré Sylvain Akindès de l’Alliance pour la démocratie et le progrès, un parti de la mouvance présidentielle.
Le président Mathieu Kékérou dont le deuxième mandat expire en avril, a promis de respecter la Constitution et de ne pas briguer un troisième mandat.
Mais l’année dernière, les déclarations du ministre des Finances évoquant l’incapacité du gouvernement à financer les élections, ont fait craindre un report du scrutin présidentiel.
Et à l’instar des autres centrales syndicales, mobilisées pour le respect des échéances électorales, le nouveau syndicat des enseignants, crée ce mois-ci, a ajouté dans ses revendications, celle de la tenue à bonne date des élections présidentielles.
« Nous sommes prêts à aller en prison, pourvu que nos revendications aboutissent et que les élections se tiennent à bonne date », a indiqué le responsable syndical, Raouf Affagnon.
Le président Kérékou a donné des garanties que les élections auront lieu comme prévu et indiqué qu’en raison des difficultés financières que rencontre le pays, le gouvernement sera contraint de réduire le budget de la CENA pour l’organisation du scrutin.
« J’organise bel et bien l’élection de 2006 sans le Recensement national approfondi et pas plus de 2,8 milliards de francs CFA (5 millions de dollars) pour les primes et les indemnités », avait déclaré le président, le mois dernier.
Le primes et indemnités auxquels il est fait référence sont celles versées aux personnels des ministères impliqués dans l’organisation des élections, de la Cour suprême, et de la CENA.
Certaines personnalités concernées par cette mesure sont prêtes à organiser les élections sans percevoir leur indemnité si cela permet de maintenir la réputation du pays comme modèle de démocratie en Afrique de l’ouest.
« Nous sommes prêts à organiser les élections avec zéro franc d’indemnité et de prime », a expliqué Sylvain Nouwatin, le président de la CENA qui a également réduit de moitié son budget prévisionnel. « L’essentiel, c’est qu’on mette l’argent à notre disposition ».
La CENA a annoncé cette semaine que les préparatifs des élections suivaient leur cours, en dépit d’un léger retard.
La date du 21 janvier a finalement été retenue par la CENA pour commencer à délivrer les cartes d’électeurs et pour permettre à la population s’inscrire sur les listes électorales dans plus de 7 000 postes de recensement. Ces opérations prendront fin le 6 février.
Trente trois dossiers de candidature ont été déposés à la CENA pour les élections présidentielles.
Entre-temps, les confédérations et centrales syndicales ont lancé un ultimatum d’une semaine au gouvernement, à compter du 17 janvier, pour mettre à la disposition de la CENA les fonds nécessaires à l’organisation des élections présidentielles.
En ce qui concerne le fonds d’appui des citoyens à la CENA, “il n’en est pas question”, a déclaré le responsable syndical Guillaume Attigbé, estimant que les Béninois paient déjà des impôts et qu’il est du ressort du gouvernement de financer les élections.
Vingtième pays le plus pauvre de la planète, selon l’ONU, le Bénin a été durement touché par la chute des cours du coton et la hausse du prix du pétrole. En outre, la présence sur son territoire de quelque 20 000 réfugiés togolais ayant fui les violences politiques qui ont secoué le Togo cette année, pèse sur l’économie de l’Etat.
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