Dans son dernier rapport sur le pays divisé, M. Annan a recommandé le déploiement de 3 400 casques bleus supplémentaires et de 475 policiers, soit une augmentation de 50 pour cent des effectifs.
Pour l’heure, ce sont 6 900 casques bleus et 4 000 soldats de maintien de la paix français qui sécurisent la zone de confiance qui sépare le sud contrôlé par le gouvernement du nord aux mains des rebelles. Près de 700 officiers de police maintiennent également l’ordre dans les zones urbaines et forment des policiers locaux.
Le Secrétaire général espère que le Conseil de sécurité des Nations unies accèdera à sa requête lorsqu’il se penchera sur la question de la prorogation du mandat de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), qui expire le 24 janvier.
Mais dans la mesure où les 15 Etats membres du Conseil de sécurité ont toujours rechigné à accéder aux coûteuses requêtes de renforcement des effectifs de l’ONUCI, les analystes craignent que l’organe de décision onusien se montre une fois de plus hostile à la demande du Secrétaire général.
La dernière fois qu’il leur a été demandé d’augmenter le nombre de casques bleus déployés en Côte d’Ivoire, les Etats membres se sont d’abord contentés de reconduire le mandat de la force d’interposition onusienne de mois en mois, puis ont autorisé l'envoi de 850 hommes supplémentaires, un chiffre bien en-deçà des 2 000 troupes réclamées par les fonctionnaires des Nations unies.
« Ce n’est un secret pour personne que les Etats Unis et le Japon se sont toujours opposés au renforcement du nombre de casques bleus en Côte d’Ivoire pour des considérations financières », a déclaré à IRIN Mike McGovern, le directeur du groupe de réflexion Crisis Group pour l’Afrique de l’ouest.
« Mais il faut comparer les sommes dépensées à court terme avec celles dépensées à long terme », a-t-il ajouté. « Si la violence se généralise, que des milliers de personnes sont obligées de se déplacer, cela coûtera à la longue beaucoup d’argent. Si 3 400 soldats peuvent prévenir une telle situation, alors il faut encourager leur déploiement ».
Dans l’éventualité où le Conseil de sécurité accepte de renforcer les effectifs de l’ONUCI, il a suggéré qu’un certain nombre d’hommes soient affectés à une force de réaction rapide qui pourra appuyer les soldats de maintien de la paix français.
C’est cette semaine que le rapport de Kofi Annan a été rendu public, peu après que des individus armés non identifiés aient attaqué deux camps militaires au nord est d’Abidjan, la capitale de fait.
Près de 10 personnes ont trouvé la mort dans ces attaques survenues quelques jours après la formation d’un nouveau gouvernement d’unité nationale qui a ravivé les espoirs de paix dans le pays.
« La mutinerie a probablement apporté la preuve que la Côte d’Ivoire est toujours dans une situation précaire ».
Le rapport de Kofi Annan, dont IRIN a pu se procurer une copie jeudi, souligne que les effectifs actuels de la force de maintien de la paix ne lui permettent pas d’être effectivement présente dans toute l’étendue du territoire. Il ajoute que le programme de désarmement, le recensement électoral et la préparation des élections, qui se produisent concomitamment, accentueront la pression sur les casques bleus.
Les élections, qui auraient du avoir lieu le 30 octobre 2005, ont été repoussées d’une année, et l’homme qui a désormais la lourde tâche de les mener à bien est le nouveau premier ministre Charles Konan Banny, qui vient de former un nouveau gouvernement.
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